Je pense que je deviens folle, qui peut m’aider?

Je pense que je deviens folle, qui peut m’aider?

Bonjour,

J’ai 40 ans et suite à un cancer de l’utérus j’ai eu une hystérectomie l’an dernier à 39 ans à hôpital Général Juif. Je prends oestradiol B-17 depuis ce jour, 50mg augmenté depuis deux mois à 75mg. Je ne me comprends plus, je viens d’écrire un courriel à mon médecin de famille.  J’ai une longue liste de symptômes mais je suis surtout à plat, déprimée, sans énergie, up & down, sommeil, humeur, manque de concentration, tout y est!  C’est un genre de dépression, je suis au désespoir, quoi faire?Je ne peux pas vivre ainsi, j’ai deux jeunes enfants qui ont besoin de leur mère, je ne vois pas la lumière au bout du tunnel. J’ai demandé à mon médecin de vérifier tout: oestrogène, progestérone, testostérone.  J’ai lu tant bien que mal le livre de «Ces femmes qui pensent devenir folles, cessez de souffrir en silence» de Mia Lundin, et je pense que je deviens folle – qui peut m’aider?

Lyna


Bonjour Lyna,

Je trouve très malencontreux le fait que les médecins prescrivent d’emblée des oestrogènes aux femmes hystérectomisées mais omettent de leur prescrire de la progestérone car ils adhèrent toujours au vieux protocole selon lequel la progestérone ne sert qu’à protéger l’utérus chez les femmes sous THS. Oui, une hystérectomie si elle est complète avec ablation des ovaires ne permet pas la production hormonale par ces gonades mais les surrénales prennent la relève — d’ailleurs c’est ainsi que les femmes à la post-ménopause peuvent produire encore assez d’hormones stéroïdes pour suffire à leurs besoins à ce stade de leur vie. Après une hystérectomie, une femme avec des glandes surrénales en santé devrait pouvoir fabriquer assez de ces hormones pour éviter les symptômes de carence, tels que les bouffées de chaleur ou la sécheresse vaginale.

Toutefois, il peut arriver que ceux-ci apparaissent éventuellement et il est alors indiqué de prescrire des hormones dosées selon les besoins individuels — point sur lequel le Dr John Lee insiste fortement dans ses ouvrages. Un autre point important que souligne le Dr Lee est que la carence hormonale se limite rarement à l’oestrogène seul. Si on remplace une hormone, il faut aussi remplacer les hormones avec lesquelles elle agit normalement en synergie. Donc l’oestrogène, la progestérone et la testostérone devraient aller de pair pour rétablir les ratios qui permettent de maintenir l’équilibre hormonal. De ne prescrire que de l’estrogène sous prétexte qu’une femme n’a pas son utérus met presque automatiquement cette femme dans un état de déséquilibre hormonal qui peut entraîner des conséquences fâcheuses. Le lien ce-dessous s’ouvre sur un document qui indique les symptômes de carence et d’excès des diverses hormones stéroïdes.

«Comment se porte votre système hormonal?»

Dans votre cas, étant donné que vous ne prenez pas de progestérone, il se pourrait que vous soyez en dominance estrogénique — de là vos symptômes alarmants. Pour vous aider, je vous suggère la prise du produit «Triple action: extraits de crucifères et resvératrol» de Life Extension vendu sur le site www.boutiqueantiage.com, un supplément qui permettra à votre foie d’éliminer les estrogènes en surplus dans votre organisme et d’accompagner ce supplément de progestérone bio-identique transdermique (ne passe pas par le foie pour être métabolisée) durant trois semaines par mois. Le livre de Mia Lundin, une infirmière praticienne qui a écrit un ouvrage magistral intitulé « Aux femmes qui ont l’impression de devenir folles, cessez de souffrir en silence » pourrait aussi vous être d’une grand secours pour vous guider dans cette démarche.Bonne santé au naturel et donnez-moi de vos nouvelles.

Cordialement,


Bonjour Micheline,

Je fais plusieurs démarches cette semaine car je ne peux pas rester ainsi. Je prend déjà des hormones Oestradiol en timbre au départ .50mg augnenté depuis 2 mois à 75. Je dois revoir mon médecin de famille qui ma foi, ne sait pas trop quoi faire avec moi. Elle me suggère de consulter un psy et de lire Guérir, le livre de David Servan-Schreiber et Revivre de Guy Corneau. Je ne crois pas que ces moyens peuvent nuire mais comme je consulte déjà et ai déjà lu ces livres, je ne crois pas que ceci me redonnera ma santé. Il me ferait grandement plaisir de vous parler. Si vous avez un moment pour m’appeler à la maison j’apprécierais beaucoup.

Merci du fond du coeur,

Lyna


Commentaire de Micheline…

Dans une conversation téléphonique, j’ai fait remarquer à Lyna que la principale raison pour laquelle l’oestrogène ne semble pas fonctionner chez elle est qu’elle ne prend pas de progestérone. La progestérone rend les récepteurs cellulaires d’oestrogène plus «réceptifs» et de plus crée des récepteurs d’oestrogène. Donc, la dose qu’elle prenait déjà (timbres de .50mg) aurait dû amplement suffire à ses besoins. En augmentant sa dose, elle augmentait les risques bien connus que font courir l’excès d’oestrogène et ses symptômes de déséquilibre hormonal se sont exacerbés. De toute façon avant d’augmenter sa dose d’oestrogène son médecin aurait dû, comme le suggère la Dre Sylvie Demers, faire un dosage de ses hormones pour savoir exactement ce qui se passait et de quelles hormones et à quelle dose elle avait réellement besoin.Elle avait une attente d’un mois avant de rencontrer un nouveau médecin qui travaille selon l’approche de la Dre Demers, mais en attendant je lui ai suggéré de revenir aux timbres de .50mg et d’utiliser une crème à la progestérone pour équilibrer l’oestrogène. J’attends de ses nouvelles, espérant que cette approche lui procurera un soulagement en attendant de consulter ce médecin.