Crèmes magistrales ou Prométrium et Estrogel?

Crèmes magistrales ou Prométrium et Estrogel?

Bonjour Micheline,

Que pensez vous des réserves des médecins quant aux crèmes magistrales, apparemment moins sûres et efficaces selon eux que le Prométrium en comprimé ou l’Estrogel ? De mon coté on m’offre les deux options, je serais plus encline à aller vers des produits homologués mais j’hésite.

Qu’en pensez-vous ?

Ghislaine


Bonjour Ghislaine,

Merci pour cette excellente question. En considérant la résistance des médecins à l’usage de l’oestrogène transdermique (p. ex. Estrogel, qui est homologué comme médicament), la résistance à l’usage de la progestérone transdermique n’est pas surprenante. Les médecins semblent préférer tout ce qui est en pilules probablement parce que ce mode d’administration assure une meilleure conformité pour le dosage. Il n’y a pas de doute que les gels ou les crèmes permettent aux femmes d’ajuster plus facilement les doses à leurs besoins.

Chaque femme a des besoins particuliers et c’est en étant à l’écoute de son corps qu’elle trouvera la dose idéale pour elle — chose qu’il est plus difficile de faire avec des pilules. Par exemple, une femme « bien enveloppée » fabrique de l’oestrogène à partir de sa graisse corporelle (via l’action de l’enzyme aromatase) et par conséquent n’aura pas besoin d’autant d’oestrogène de remplacement qu’une femme mince. Pour ce qui est de la progestérone, la résistance médicale est encore plus grande étant donné qu’aucun produit transdermique n’est homologué jusqu’à présent, bien que Santé Canada autorise les médecins à prescrire ces produits. Mais les associations provinciales n’ont pas toutes la même attitude, en particulier au Québec où c’est carrément risqué pour un médecin de prescrire les crèmes hormonales car elles ne font pas partie des protocoles établis.

Donc, c’est compréhensible que la majorité des médecins, dont la Dre Demers dans «Hormones au féminin» préfère mettre en doute l’efficacité de la progestérone transdermique pour protéger l’utérus contre le cancer dans le cadre d’une THS combinée avec l’oestrogène plutôt que de se créer des ennuis avec leur association médicale. Cependant, de plus en plus nombreux sont les médecins, dont certains sont très connus aux É.-U. (dont les Drs Jonathan Wright et Christiane Northrup) et au Canada (dont les Drs Carolyn DeMarco et Alvin Pettle) qui ont écrit des best-sellers à ce sujet, attestant de l’efficacité de la progestérone en se basant sur leur expérience clinique. De plus, il y au moins une étude, dont fait état le Dr John Lee lui-même,qui a démontré l’efficacité de la progestérone transdermique dans le cadre d’une THS combinée.

Voici le lien: http://www.virginiahopkinstestkits.com/comments.html

Mais il est évident que la progestérone transdermique préparée en pharmacie sur ordonnance n’offre pas les mêmes avantages pécuniers, autant pour les médecins que pour les laboratoires, que les produits jouissant d’un brevet d’invention et d’une marque de commerce reconnue. Je crois que c’est seulement lorsqu’une compagnie pharmaceutique mettra un produit de ce genre sur le marché que nous verrons l’attitude du monde médical changer à ce propos. Mais il ne faut pas retenir notre souffle: ce n’est pas pour demain qu’une entreprise va investir les $$$ nécessaires pour faire homologuer un produit qui est en vente libre sur le marché américain depuis trois décennies!

Bien cordialement,