Elles lâchent la pilule à cause des risques

Elles lâchent la pilule à cause des risques

De plus en plus de Québécoises choisissent un autre moyen de contraception

Cet article provient du Journal de Québec, 6 octobre 2018 de Marie-Christine Noël.

 

Les effets secondaires de la pilule contraceptive contribuent à la chute de sa popularité au Québec. De plus en plus de femmes choisissent un autre moyen de contraception ou ne renouvellent pas leur prescription, révèlent des données inédites de la Régie de l’assurance maladie du Québec.

Ce sont 168 838 femmes de tous les âges qui ont demandé une nouvelle ordonnance de pilule contraceptive en 2015. Deux ans plus tard, on en dénombrait 155 419 à faire la même démarche, selon les données obtenues par notre Bureau d’enquête. C’est une baisse de 8 % en trois ans. Une chute de popularité similaire s’observe également pour le renouvellement d’ordonnance. En 2015, 859 430 femmes avaient demandé à nouveau leur pilule, contre 796 650 en 2017.

Si la pilule fonctionne à merveille pour la plupart, une trentaine de témoignages obtenus par notre Bureau d’enquête présentent un côté moins idyllique de ce moyen de contraception et pourrait expliquer en partie cette baisse de popularité.

Menstruations abondantes, migraines, engourdissement du visage, montée de lait, fatigue, dépression : plusieurs femmes nous ont confié avoir été soulagées en constatant qu’elles n’étaient pas les seules à subir les effets indésirables de la pilule.

Certaines croyaient que les migraines à répétition ou la baisse de libido étaient normales. D’autres nous ont même témoigné avoir frôlé la mort.

CONSULTATION ÉCLAIR

« Le problème, c’est que très souvent, les médecins ne les écoutent pas. Ils répondent que c’est dans leur tête. Mais c’est faux. Si une femme dit qu’elle ne va pas bien, c’est vrai », souligne le médecin, conférencier et éthicien Marc Zaffran, qui a entendu maintes fois ce genre d’histoires durant ses années de pratique.

Plusieurs montrent du doigt les consultations éclair entre un médecin et une jeune patiente, à qui l’on peut prescrire une pilule pour plusieurs années.
« Ça devient un automatisme de prescrire ce moyen de contraception », souligne Florence Valiquette-savoie, une sexologue auprès des jeunes qui est active sur le web.
« Les j eunes sont portées à choisir la pilule parce que c’est plus simple que l’installation d’un stérilet », observe le Dr Charles Bernard, président du Collège des médecins du Québec. Il assure toutefois sensibiliser ses médecins.

« Je suis le premier à le dire : il faut prendre le temps de répondre à toutes les questions et être à l’écoute des patientes. […] Mais c’est vrai qu’à un moment donné, certains [médecins] ont perdu ça parce qu’il faut être productif. »

Selon Charles Bernard, le Collège n’a reçu aucune plainte reliée à la prescription de la pilule.

CHÈRE, LA PILULE

Selon les experts questionnés, la baisse de popularité de la pilule s’expliquerait aussi par le coût élevé du produit, l’accès difficile à un médecin, le désir d’avoir un enfant et les effets indésirables.
Nous n’avons cependant pas eu accès aux données des femmes couvertes par une assurance privée, malgré nos demandes auprès D’IQVIA, l’organisme qui compile ce genre de statistiques.
Le nombre d’abandons de la pilule devrait s’accentuer avec les années.

En mai, la Société canadienne de pédiatrie (SCP) a recommandé aux médecins de suggérer le stérilet avant tout autre moyen de contraception.
« Oui parfois c’est plus facile [pour un médecin] de dire : “Tu veux la pilule ? OK, parfait, voilà la prescription” », reconnaît la docteure Giuseppina Di Meglio, membre du comité de la santé de l’adolescent de la SCP.

« On encourage plutôt le médecin à poser des questions. Pourquoi veux-tu la pilule ? Pourquoi as-tu fait ce choix parmi tous les autres choix ? Et de se rappeler que l’efficacité du stérilet est beaucoup plus élevée que la pilule. »

MÊME CONSTAT EN FRANCE

Le constat est semblable en France où l’intérêt pour la pilule décline depuis quelques années, à la suite du débat sur les risques liés aux pilules de 3e et 4e génération. Le stérilet, l’implant et le préservatif sont encouragés comme solution de rechange.

Commentaire de Louise

Depuis de nombreuses années, Santé des femmes prévient les jeunes femmes des risques de la prise d’anovulants, particulièrement lorsqu’ils sont pris en continu. Les longs voyages en avion (plus de quatre heures) et la contraception orale représentent un risque connu de thromboses veineuses multipliant un tel risque par 40.

Je vous invite à visiter le site de SERENA, la fertilité apprivoisée   qui offre une alternative à la, contraception.

Louise Lagacé n.d.