Programme de base pour prévenir le cancer du sein et de la prostate

Programme de base pour prévenir le cancer du sein et de la prostate

La science médicale se rend maintenant à l’évidence que la majorité des cancers du sein et même des cancers de la prostate sont hormono-dépendants. Et quoique disent les médecins pour rassurer les femmes que la prise d’hormones à la ménopause ne pose pas un risque sérieux de cancer du sein, un éminent cancérologue des États-Unis fait entendre un autre son de cloche.

Selon le Dr Charles B. Simone, M.D., plus de soixante études épidémiologiques menées à date soutiennent que l’usage des oestrogènes à la ménopause accroît le risque de développer un cancer du sein. Qui plus est, ce même spécialiste affirme, après avoir fait l’analyse des statistiques accumulées depuis un siècle, que le taux de survie de ce cancer n’est pas très différent maintenant qu’il ne l’était en 1930!

En d’autres mots, malgré les avances de la technologie, l’incidence du cancer du sein et de la prostate continue à monter en flèche, et les traitements disponibles à l’heure actuelle n’ont que marginalement amélioré les chances de survie à long terme. Si nous voulons gagner la bataille contre ce qui est devenu une véritable épidémie il faut absolument se tourner vers la PRÉVENTION! Et, messieurs, ce mot d’ordre s’applique à vous également car le cancer de la prostate tue autant d’hommes que le cancer du sein tue de femmes!

Voici donc un programme de base mis au point par deux experts de réputation internationale, le Dr John R. Lee, M.D., qui donne un programme de prévention du cancer du sein dans son dernier livre «Tout savoir sur la préménopause», et le Dr Robert Arnot, M.D. auteur d’un best-seller intitulé «Comment réduire les risques de cancer du sein par l’alimentation». Un tel programme peut servir de prévention de base non seulement pour le cancer du sein et de la prostate, mais également pour tous les cancers hormono-dépendants qui affectent le système reproducteur.

Faites de l’exercice

Des études menées en Scandinavie et aux États-Unis ont démontré que faire quatre heures d’exercice par semaine pouvait réduire DE MOITIÉ le risque de cancer du sein. La raison en est très simple: l’exercice permet de maintenir l’équilibre hormonal en aidant à éliminer les œstrogènes qui seraient en excès et à augmenter les niveaux de progestérone. Or, l’on sait que la progestérone est l’hormone qui aide à contrôler les effets stimulants de l’œstrogène sur les tissus riches en récepteurs d’œstrogène comme les organes du système reproducteur chez la femme, et même chez l’homme (les hommes peuvent eux aussi être victimes du cancer du sein).

Contrôlez votre stress et cultivez une attitude positive

Le stress est un facteur important dans le déséquilibre hormonal à cause de ses effets sur nos glandes surrénales, dont le bon fonctionnement est indispensable à l’équilibre hormonal. Le stress augmente aussi la production des radicaux libres qui contribuent à déprogrammer nos cellules, un processus qui est à la base de tous les cancers. Il est bon d’utiliser des méthodes de relaxation et de pensée positive pour contrôler le stress. Une étude en Californie a montré, par exemple, que la méditation pouvait faire augmenter les niveaux de DHEA, une importante hormone surrénalienne qui joue un rôle vital pour maintenir l’équilibre hormonal.

Consommez des aliments biologiques et n’oubliez pas vos cinq portions quotidiennes de légumes!

En recherchant des fruits et légumes biologiques vous limiterez votre exposition aux herbicides et pesticides qui constituent de puissants xénoestrogènes (produits chimiques qui ont des effets oestrogéniques). Les crucifères (choux et brocoli) bio devraient occuper une place importante dans vos choix de légumes: une étude réalisée aux É.-U. a constaté qu’ils réduisaient de 40% le risque de cancer du sein. Si vous consommez des produits de source animale (lait, fromage, œuf, viande), recherchez aussi le biologique, faute de quoi utilisez du lait écrémé et des viandes maigres.

C’est principalement dans la graisse des animaux que s’accumulent les dioxines qui causent des dérèglements hormonaux (sans parler des résidus des hormones qu’on leur administre). De plus, allez-y mollo avec la viande, surtout la viande rouge. Des études ont constaté que la consommation de viande rouge pouvait accroître le risque de cancer du sein jusqu’à 770% (sans compter que l’augmentation de l’acidose métabolique provenant de la digestion de la viande peut aggraver l’ostéoporose). Pour les messieurs, on étudie actuellement la possibilité qu’une exposition excessive aux xéno-estrogènes et aux dioxines puisse être une cause importante de l’hypertrophie et du cancer de la prostate.

Bannissez de votre alimentation la margarine et les huiles transformées

Le Dr Lee et le Dr Arnot parlent tous deux du fait qu’une trop grande quantité d’huiles de type «oméga-6» (huiles de soya, de maïs, de carthame, etc.) potentialise l’effet stimulant des œstrogènes et peuvent aussi contribuer à la transformation dans le foie des bons oestrogènes (oestradiol) en mauvais oestrogènes (p. ex. 16-hydroxyestrone). Des études ont d’ailleurs démontré que les corps gras polyinsaturés de type omega 6 augmentaient le risque de cancer du sein de 69%. Il faut donc maintenir un équilibre entre les oméga-6 et les oméga-3 qu’on trouve dans l’huile de lin ou les huiles de poisson, ainsi que les «oméga-9» dans l’huile d’olive qui diminuent le risque de cancer hormonodépendant.

Une étude menée auprès de femmes grecques a révélé qu’une seule ration d’huile d’olive par jour réduisait le risque de cancer du sein de 25%. Selon Dean Ornish, un expert bien connu dans le domaine de la nutrition, les Nord-Américains consomment 500 fois plus d’oméga-6 que le taux considéré comme sans danger pour la santé. Et en passant, les huiles végétales non biologiques recèlent autant de dioxines et autres xéno-estrogènes que la graisse animale.

Contrôlez votre glycémie et perdez du poids

La glycémie est en voie de devenir un concept fondamental de la diététique. Si vous voulez vieillir en santé, il est vital de vous familiariser avec ce sujet. (voir www.montignac.com)  L’excès de poids est un facteur de risque connu dans l’incidence des cancers hormonodépendants. Autant chez les hommes que chez les femmes la graisse corporelle produit de l’oestrogène par l’action de l’enzyme aromatase.   Le contrôle de la glycémie et par conséquent la l’hyperinsulinémie qui peut perturber tout le système hormonal, s’effectue principalement en réduisant l’apport en hydrates de carbone (glucides). Les aliments les plus riches en hydrates de carbone sont les céréales entières ou raffinées, les pommes de terre, la plupart des fruits et surtout les jus de fruits, et toutes les sucreries. À noter aussi que l’apport en fibres occupe une place importante dans le contrôle de la glycémie.

Utilisez judicieusement des aliments ou suppléments contenant des phytoestrogènes

Le soya est devenu populaire à cause de son contenu en isoflavones, substances qui peuvent fonctionner comme des œstrogènes faibles à l’intérieur du corps. Mais à ce propos, le Dr Arnot fait une mise en garde: en quantités supérieures à 100 grammes par jour, le soya peut charger l’organisme d’œstrogènes. Ces derniers, même s’ils sont plus faibles que nos propres œstrogènes ou les œstrogènes d’ordonnance, peuvent en excès accentuer la dominance en œstrogènes contre laquelle le Dr Lee nous met en garde.

Il ne faut pas penser que les Asiatiques se gavent de soya – de fait leur consommation moyenne n’est que d’environ 35 grammes par jour, dose considérée sécuritaire. Bref, en quantité bien dosée les phytoestrogènes peuvent avoir un effet de prévention du cancer du sein en bloquant nos récepteurs cellulaires d’œstrogène (empêchant ainsi les œstrogènes plus puissants comme l’œstradiol et l’œstrone de stimuler ces récepteurs), mais en trop grande quantité ils peuvent faire basculer la balance et accroître les effets stimulants de ces œstrogènes. Si vous prenez des phytoestrogènes sous forme de suppléments, vérifiez-en le contenu en génistéine. L’apport de cette substance ne devrait pas dépasser 60 mg par jour, sans quoi elle risque d’augmenter la croissance des cellules mammaires. Les personnes souffrant d’hypothyroïdie ne devraient pas consommer de soya.1

Consommez de la graine de lin

La graine de lin possède tellement de propriétés pour lutter contre les cancers hormono-dépendants qu’elle a reçu l’approbation officielle de l’Institut américain de cancérologie. Elle contient une rare combinaison de nutriments associant un phytoestrogène, un acide gras de type oméga-3 et des fibres du type des lignanes. Les études montrent qu’elle limite l’accumulation d’œstrogène dans les cellules adipeuses, restreint son effet stimulant, régularise le cycle menstruel et accroît l’élimination des œstrogènes de passage dans les intestins. Dans une expérience clinique à l’université de Toronto, la graine de lin fait partie du traitement d’un groupe de femmes atteintes d’un cancer du sein. Il est recommandé d’en consommer une ou deux cuillers à table par jour. (Procurez-vous un moulin à café pour la moudre juste avant de la consommer et recherchez la graine de lin biologique.)

Désintoxiquez-vous!

Notre foie est un véritable laboratoire de transformation des hormones où l’œstradiol et l’œstrone (nos œstrogènes stimulants qui peuvent accélérer le cancer) sont métabolisés en une forme plus faible (l’œstriol) en vue de l’élimination dans l’urine. Si un foie lent ne peut effectuer cette transformation, les œstrogènes seront recirculés via les intestins. De passage dans les intestins, il y aura un effet de multiplication de l’œstradiol en présence de graisses et de mauvaises bactéries. On ne peut trop insister sur l’importance du nettoyage semi-annuel du foie et des intestins pour maintenir l’équilibre hormonal et prévenir les cancers hormonodépendants. Tout ceci s’applique également aux hommes car ils fabriquent eux aussi de l’œstradiol, dont on soupçonne maintenant le rôle dans le cancer de la prostate.

Soyez à l’affût des déséquilibres hormonaux

Faites le test d’équilibre hormonal du Dr Lee (voir la page d’accueil de ce site). Ce test comprend une section pour les hommes. Tout en reconnaissant l’importance de l’œstrogène pour la santé des femmes, le Dr Lee insiste sur le fait que l’hormonothérapie à base d’hormones pharmaceutiques peut être dangereuse si elle crée des déséquilibres hormonaux. Cela se voit malheureusement trop souvent chez les femmes qui ne prennent que de l’œstrogène parce qu’elles n’ont pas leur utérus. Le Dr Lee est formel sur ce point: si vous prenez de l’œstrogène, il faut absolument l’équilibrer avec de la progestérone bio-identique, soit sous forme orale (Prometrium) ou transdermique, afin de minimiser vos risques de cancer du sein.

D’importantes études ont montré que la progestérone joue un rôle dans la prévention des cancers hormonodépendants. (Il faut noter que la progestérone synthétique (non bio-identique) telle que le Provera n’a pas les effets protecteurs de la progestérone bio-identique sur les tissus mammaires et même augmente les risques de cancer du sein.) Il est également conseillé d’éviter les oestrogènes sous forme orale (pilules) car l’effet de premier passage au foie augmente les facteurs de coagulation sanguine et par conséquent les risques d’accidents vasculaires cérébraux, de thromboses, d’embolies et de phlébites. La forme transdermique d’oestrogène (Estrogel ou la crème à l’oestriol) épargne le foie et évite ce type d’effets secondaires.

Pour ce qui est des hommes, on sait que la progestérone protège contre le cancer de la prostate en entravant la 5-alpha réductase, une enzyme qui transforme la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) un métabolite puissant de la testostérone qui est directement impliqué dans ce cancer.

À NOTER:

Les crèmes ou gels à l’igname sauvage (Dioscorea villosa) dont l’ingrédient actif est la diogénine ne peuvent pas remplacer la progestérone naturelle bio-identique. Une étude récente a montré que la diogénine agit dans le corps surtout comme phytoestrogène. La transformation de la diogénine en progestérone ne peut se faire qu’en laboratoire. Il est faux de prétendre que le corps humain peut en faire autant.

Ayez recours aux médecines douces et à des compléments nutritionnels, surtout les antioxydants

Les thérapies qui appuient les pouvoirs d’auto-régulation et d’auto-guérison du corps, telles que l’homéopathie, l’acupuncture et les différentes formes de phytothérapie, peuvent aider à rétablir et à maintenir l’équilibre hormonal. Les extraits naturels de plantes comme l’actée à grappe noire, le trèfle rouge ou la baie de gattilier peuvent être aussi efficaces que les hormones d’ordonnance pour soulager les symptômes de la ménopause. Pour ce qui est des compléments nutritionnels, favorisez les concentrés d’aliments entiers (par ex. le jus d’orge verte). Les antioxydants comme l’extrait de pépin de raisin, de thé vert et d’autres bioflavonoïdes, ainsi que la vitamine E sont d’une grande importance car en neutralisant les radicaux libres ils aident à prévenir les mutations cellulaires qui aboutissent au cancer. Il faut aussi s’assurer d’un bon apport en vitamines B, en particulier de B6, car elles jouent un rôle dans la biosynthèse des hormones au niveau du foie. Si vous êtes végétarien(ne) assurez-vous d’un apport en vitamine B12.

 

Références et lectures recommandées:

Dr. John R. Lee, M.D., Dr Jesse Hanley, M.D. et Virginia Hopkins, «Tout savoir sur la préménopause: approches naturelles et équilibre hormonal», Éditions Sully
Dr Robert Arnot, M.D., «Comment réduire les risques de cancer du sein par l’alimentation», First Editions
Breast Health. Dr Charles B. Simone, M.D. Avery Publishing Group

Nota: Veuillez vous référer aux ouvrages sus-mentionnés pour les références concernant les études et les statistiques mentionnés dans le présent article.