Bonjour,
J’ai 33 ans, deux jeunes enfants et une bonne santé générale. À l’âge de 24 ans ma vie bascule. Arrêt de pilule contraceptive. Je suis devenue fonctionnelle deux semaines par mois. Les deux autres tournaient au cauchemar; fatigue extrême, perte d’intérêt, dévalorisation profonde, idées suicidaires, etc.Dépressions récurrentes et arrêts de travail successifs. Depuis un an j’ai décidé d’investiguer mon cas! Je manque d’information et je ne sais plus vers quoi me tourner? Médecine douce? Naturopathie? etc.Je prends des anti-dépresseurs sans résultat. Mon médecin explore beaucoup avec moi, il me donne de bons conseils, mais je crois que ce n’est pas suffisant. Je rencontre un psychiatre en janvier 2009.
Que dois-je faire?
F.C.
Bonjour,
D’après la description que vous faites de votre cas, il semble que la prise de la pilule et son arrêt subséquent ait vraiment bousillé votre système hormonal. Les contraceptifs chimiques sont appelés «anovulants» car ils empêchent les ovaires de fonctionner. Les médecins disent qu’ils mettent les ovaires «au repos». Toutefois, il arrive que chez certaines femmes les ovaires ne se remettent pas bien de ce repos forcé. Si vous avez encore des règles, il se pourrait que l’oestrogène soit présent mais que la progestérone, qui est produite à la suite de l’ovulation, ne soit pas au rendez-vous pour contrebalancer les effets de l’oestrogène sur votre système. Soit que vous n’ovulez pas du tout ou que si vous ovulez, il y a une déficience au niveau du corps jaune, qui est le nom que l’on donne au follicule qui a libéré l’ovule et qui produit de la progestérone pendant les deux dernières semaines du cycle menstruel. Le manque chronique de progestérone peut produire tous les symptômes que vous énumérez — qui sont indicatifs d’un syndrome prémenstruel sévère. Les anti-dépresseurs aident parfois, mais ils ne peuvent traiter la cause du problème puisqu’il s’agit d’une perturbation profonde de votre système hormonal.
La Dre Katharina Dalton, dont je parle dans plusieurs de mes chroniques sur le SPM, a documenté des cas comme le vôtre et a même servi de témoin de la défense dans des cas de crimes graves commis par des femmes sous le coup d’un SPM sévère. Lorsque la Dre Dalton pratiquait la médecine en Angleterre à partir des années 30, on enfermait souvent les femmes avec ce genre de problème dans des asiles d’aliénés. Elle a eu le grand mérite à ce moment-là de démontrer que leur problème n’était pas mental mais bien hormonal. Pourtant, les choses n’ont pas tellement changé — vous me dites que vous avez un rendez-vous avec un psychiatre! Il est évident que votre médecin, qui vous a référé à ce psy, croit que vous êtes un cas mental. Vous risquez fort à ce compte-là de vous retrouver avec des drogues psychotropes — et on appelle ça les progrès de la médecine moderne!!! Les anti-dépresseurs et autres drogues pour traiter les maladies mentales ont leur place en médecine — à condition qu’il s’agisse bien d’un cas de dépression causé par une dysfonction du cerveau comme la bipolarité, mais si la cause de votre problème est hormonale, ces drogues ne feront que masquer votre problème et vous mener encore plus près du précipice.
Il y a maintenant 50 ans que la Dre Dalton a documenté ses expériences cliniques dans le cadre desquelles elle a administré de la progestérone bio-identique à des femmes ayant un SPM sévère et débilitant. Son taux de succès a été absolument convaincant. Si vous lisez l’anglais, procurez-vous son livre «Once a month» (Hunter House). Vous le trouverez facilement sur l’internet. Les recherches de cette scientifique éminente auraient dû être universellement acceptées en médecine et les femmes de nos jours ne devraient plus avoir à vivre ce que vous vivez. Pourquoi donc les médecins sont-ils encore ignorants de cette approche? C’est que les laboratoires pharmaceutiques n’ont jamais développé de produits à base de progestérone bio-identique pour le traitement du SPM car il n’y a pas assez d’argent à faire. C’est bien plus profitable de traiter les femmes aux anti-dépresseurs puisqu’elles deviendront accro à cette médication parfois pour le reste de leur vie.
Par contre, comme l’ont démontré la Dre Dalton et le Dr John Lee, et que de nombreux médecins qui ont adopté cette approche ont confirmé depuis, le traitement avec la progestérone bio-identique administrée par voie transdermique réglera le problème en quelques semaines — et souvent à l’intérieur d’un ou deux mois. Non seulement la progestérone rétablira-t-elle l’équilibre hormonal, mais elle aidera souvent les ovaires à «se réveiller» et à fonctionner normalement. Vous ne risquez rien à utiliser cette approche. Si votre problème est hormonal, vous trouverez un grand soulagement, si votre problème est mental, vous vous sentirez au moins plus calme pour aller consulter le psy car la progestérone est très calmante et aide les femmes à se sentir plus en contrôle de leur vie.
Je vous suggère de vous procurer le livre du Dr John R. Lee, M.D. intitulé «Tout savoir sur la préménopause» (Éditions Sully). Il est vrai que vous êtes loin de la préménopause, mais de fait ce livre aurait dû s’intituler «Tout savoir sur le système hormonal de la puberté à la ménopause». Il traite du SPM et de plein d’autres problèmes dont bien des femmes commencent à souffrir dès la puberté.
Je vous souhaite bon succès dans votre démarche pour recouvrer votre qualité de vie.