Quand le dépistage devient-il de la prévention?
Nous commençons seulement à voir les toutes premières manifestations du changement qui s’amorce sur la prévention du cancer du sein. C’est-à-dire que les nouvelles recherches scientifiques qui se penchent sur les anciennes méthodologies remettent en question des notions acquises de longue date au sujet des traitements conventionnels du cancer, et certaines de ces études sont publiées dans les journaux médicaux les plus sérieux. Le dépistage du cancer est finalement en train d’être scruté de façon plus approfondie comme il aurait dû l’être depuis longtemps. La question se pose particulièrement au sujet de la mammographie, une méthode dont on reconnaît de plus en plus les lacunes et les dangers.
La mammographie constitue-t-elle de la prévention?
Le battage publicitaire qui se fait actuellement autour de la mammographie présente souvent cette méthode de dépistage comme de la prévention. Toutefois, il devient de plus en plus évident que la mammographie ne prévient pas le cancer du sein et les dernières études démontrent qu’elle offre un bénéfice négligeable dans l’amélioration des chances de survie. Trouver une méthode de dépistage efficace est important, mais de plus en plus d’experts en oncologie s’accordent pour dire que la mammographie non seulement n’est pas une solution mais augmente les facteurs de risque de ce cancer. Le fait est qu’en Amérique du Nord les femmes sont déjà 7 fois plus exposées aux radiations des scanners qu’elles ne l’étaient en 1980. Il est bien connu que les radiations ionisantes augmentent les mutations cellulaires qui mènent vers le cancer – et les mammographies ont pour résultat d’envoyer une dose de radiations directement concentrée sur les seins et cette dose est cumulative au cours des années. Il est maintenant reconnu que la mammo est un facteur de risque de cancer du sein – comment s’expliquer qu’on nous la présente aussi comme prévention?
Le Dr. Charles B. Simone, un ancien clinicien en immunologie et en pharmacologie du National Cancer Institute, affirme catégoriquement : «La mammographie augmente le risque de développer un cancer du sein et de disséminer les métastases de cellules cancéreuses.» Voici le bilan sur la mammo que publiait en 1995 The Lancet, une des revues scientifiques les plus respectées au monde: «Dans l’allocation de ressources limitées en santé publique, la politique en matière d’intervention dans ce domaine doit être basée sur une analyse critique des bénéfices, des risques à la santé et des coûts. Étant donné que les avantages de la mammographie sont marginaux, que les risques pour la santé des femmes sont substantiels et que les coûts encourus sont énormes, nous suggérons que le financement public pour le dépistage par mammographie dans n’importe quel groupe d’âge n’est pas justifiable.» 1
Qu’en est-il de la thermographie?
En mesurant la chaleur infrarouge du corps, le dépistage par thermographie peut détecter des signes de cancer du sein 10 ans plus tôt que la mammographie traditionnelle et l’examen physique – et tout cela sans les radiations ionisantes et en évitant la pression mécanique sur le sein. Et la thermographie n’a pas d’effets secondaires cumulatifs néfastes.
La thermographie permet de prédire les probabilités de cancer du sein, avant que des tumeurs ne se forment, car cette approche donne un cliché instantané des stades précoces d’angiogenèse – la formation de vaisseaux sanguins qui apportent directement le sang (et les nutriments) aux cellules cancéreuses, qui est une étape préliminaire à la croissance de ces cellules cancéreuses jusqu’à former des tumeurs de grandeur détectable.
Ceci est véritablement de la médecine dite «préventive» car il est possible de détecter des changements précurseurs de la maladie —au moment où il est encore possible de la prévenir. Une thermographie annuelle permet de suivre les changements dans le corps sur une période de temps et dépister des changements même minimes à des cellules qui pourraient présenter des mutations. 2
L’auto-examen des seins, est-ce nécessaire?
L’auto-examen des seins a longtemps été recommandé comme un moyen simple pour les femmes de détecter toute modification inhabituelle dans leurs seins. Maintenant, à la suite d’études qui ont démontré que l’auto-examen des seins ne réduisait pas le taux de mortalité mais qu’en plus il augmentait le nombre de biopsies non-nécessaires, plusieurs experts recommandent une approche plus laxiste connue sous le nom de «breast awareness» ou vigilance sur l’état de vos seins. Ce terme parle de lui-même! Cela veut dire que vous devriez vérifier régulièrement les changements qui surviennent dans vos seins, mais de la façon qui semble la plus naturelle pour vous. En d’autres termes, il semblerait que vous n’avez pas à faire cela à un jour déterminé chaque mois ou selon une procédure précise tel qu’il était conseillé auparavant. Vous devez simplement vous observer pour savoir ce qui est normal pour vous. Vous reconnaîtrez alors tout ce qui n’est pas normal. Bien que le cancer du sein soit moins fréquent chez l’homme, il ne fera certainement pas de mal aux hommes de pratiquer cette approche de vigilance.
Les procédures invasives effectuées au nom de la prévention
Les avancées récentes de la recherche sur les protocoles médicaux effectués au nom de la prévention ont également permis de mettre en lumière les risques que font courir certaines procédures invasives que l’on justifie au nom de la prévention, notamment:
Les biopsies à l’aiguille
Elles sont largement utilisées comme faisant partie de l’approche allopathique traditionnelle de diagnostic du cancer du sein. Par contre, elles peuvent causer la propagation accidentelle de cellules malignes à partir d’une tumeur, ce qui aussi peut causer la propagation dans d’autres parties du corps. Selon une étude du John Wayne Cancer Institute dont il est fait état dans Archives of Surgery, il appert que la biopsie à l’aiguille peut augmenter le risque de propagation du cancer de 50% comparativement à une biopsie par excision de la tumeur.3
L’ablation des ganglions lymphatiques 4
L’ablation des ganglions n’est pas nécessairement utile après tout. Aujourd’hui, le traitement standard des patients pour lesquels le cancer du sein s’est propagé au ganglion sentinelle, est d’enlever tous les autres ganglions – une procédure appelée dissection des ganglions axillaires. (Le «ganglion sentinelle» réfère au ganglion le plus proche de la tumeur, ou le ganglion qui a été atteint par les cellules cancéreuses en premier.)
Cependant, selon une étude récente, l’ablation des ganglions lymphatiques a virtuellement peu d’impact sur la survie ou sur la récurrence de la maladie, mais cause en revanche beaucoup de souffrance et peut être débilitante. Une étude récente a démontré qu’après cinq ans, 83,8% des femmes qui n’ont pas subi l’ablation des ganglions axillaires ont survécu et étaient en rémission, comparativement à 82,2 % des femmes qui ont subi cette opération. Et chose intéressante, la récidive du cancer était légèrement plus élevée dans le groupe qui avait subi l’opération, comparativement au groupe qui ne l’a pas subi.
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Source du présent article:http://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2011/02/14/beating-breast-cancer-a-guide-to-prevention-treatment-and-recovery.aspx
Autres références:
http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2895%2992655-0/abstract?version=printerFriendly
http://naturalhealthcenter.mercola.com/services/thermography.aspx
http://archsurg.ama-assn.org/cgi/content/abstract/139/6/634
Ann Surg. 2010 Apr;251(4):595-600