Selon la National Breast Cancer Foundation, 200,000 nouveaux cas de cancer du sein seront diagnostiqués chaque année aux États-Unis (donc environ 20,000 au Canada), faisant de ce dernier le cancer le plus courant de tous les types de cancers d’ordre gynécologique. Le cancer du sein enlèvera la vie à environ 44,000 personnes cette année en Amérique du Nord. Et ce qui est très surprenant, c’est la vitesse à laquelle le taux de cancer du sein a augmenté depuis les 5 dernières décennies. En 1960, une femme sur vingt était diagnostiquée – alors que maintenant, c’est une femme sur sept.
Faits importants au sujet de ce cancer:
- Une femme sur 8 qui vit jusqu’à l’âge de 80 ans développera un cancer du sein.
- Le cancer du sein est la cause majeure de décès chez les femmes de 40 à 55 ans.
- 15% de tous les cancers du sein apparaissent avant l’âge de 45 ans; et dans ce groupe d’âge, les cancers du sein sont plus agressifs et le taux de survie plus bas.
- 80% des nodules trouvés dans les seins sont non-cancéreux.
- 70% des cancers du sein sont trouvés lors de l’auto-examen des seins.
- Environ 80% des femmes diagnostiquées n’ont pas d’antécédents familiaux.
De l’avis du Dr Joseph Mercola, M.D. (Ref. #1), le paradigme médical actuel est relativement sans ressources face aux causes du cancer du sein et à son traitement efficace. La plupart des traitements chimiques conventionnels pour le cancer causent beaucoup d’effets secondaires, ce qui peut faire plus de mal que de bien – un fait que l’industrie pharmaceutique tente d’ignorer. Toutefois, des manifestations de changement sont à l’horizon.
Dans le plus grand rapport de recherche sur le style de vie et le cancer, l’American Institute of Cancer Research a estimé qu’environ 40% des cas de cancer aux États-Unis pourraient être évités si les gens faisaient des choix plus judicieux quant à leur style de vie. Le Dr Mercola croit que ces estimations sont trop basses et que ce serait plutôt 75 à 90% des cancers du sein qui pourraient être évités si les recommandations qui émanent des recherches récentes sur les moyens naturels de prévention étaient mieux connues et appliquées.
En fait, les dernières recherches paléoanthropologiques montrent que le cancer était virtuellement inexistant chez l’être humain avant l’apparition d’une diète déficiente en nutriments et de la pollution, ce qui prouve que le cancer est une maladie créée par l’homme.
Il faut comprendre les facteurs qui mènent au développement de cette maladie et ce que vous pouvez faire préventivement pour éviter d’être la prochaine victime. Si vous êtes un homme, cela peut aussi s’appliquer à vous.
Les hommes ne sont pas à l’abri du cancer du sein
Le cancer du sein n’est pas une maladie exclusive aux femmes. Pour chaque 100 femmes qui ont le cancer du sein, 1 homme développera la maladie. Le National Breast Cancer Foundation estime qu’à chaque année, environ 1,700 hommes développeront un cancer du sein et 450 en mourront.
La moyenne d’âge des hommes diagnostiqués est de 67 ans, versus 62 ans pour les femmes, ce qui veut dire que chez l’homme, le cancer du sein est souvent diagnostiqué à un stade assez avancé. Un travail dans l’industrie pétrochimique augmente le risque. Les hommes qui sont exposés aux combustibles dérivés du pétrole ont un risque plus élevé de développer un cancer du sein.
Les hommes et leurs médecins peuvent avoir de la difficulté à faire un diagnostic précis à cause de la prévalence de l’augmentation de la poitrine ou gynécomastie chez les hommes «bedonnants», une condition courante mais bénigne, en plus du fait que les hommes sont généralement moins vigilants que les femmes en ce qui a trait à l’examen de leur poitrine.
Types de cancer du sein
Le cancer du sein est classé selon qu’il est invasif ou non:
- Cancer du sein non-invasif (in situ):Les cellules ne se sont pas propagées dans les tissus adjacents. Le type de cancer non-invasif le plus courant est le carcinome canalaire in situ (CCIS) une tumeur bénigne qui est visible sur la membrane qui tapisse les canaux mammaires. Dans ce scénario, on parle de pré-cancer ou cancer stade 0.
- Cancer du sein invasif: Les cellules cancéreuses ont infiltré la membrane du canal mammaire et se propagent dans les tissus adjacents. Les cellules peuvent alors se propager vers d’autres parties du corps. Ce type de cancer peut se situer au stade I, II, III ou IV selon l’avancement.
Le cancer du sein est aussi classé selon le type de tissu dans lequel il se développe:
- Canal mammaire: Carcinome canalaire (au niveau du canal dans lequel le lait est acheminé au mamelon) (le plus courant des cancers du sein).
- Lobule mammaire: Carcinome lobulaire (au niveau des lobules où le lait est fabriqué).
- Tissus adjacents (muscles, tissus adipeux, vaisseaux sanguins) : Sarcome (plus rare).
Le cancer inflammatoire du sein: le plus rare et le plus agressif
Ce type de cancer est plutôt rare et apparaît soudainement (quelques semaines à quelques mois). Il peut être aisément confondu avec une infection du sein (mastite). Le sein affecté est rouge, enflé, chaud et sensible car les cellules cancéreuses ont bloqué les vaisseaux lymphatiques de la poitrine. Il peut y avoir une bosse ou non. Ce type de cancer est le plus agressif et le taux de survie est moins bon que pour les autres types de cancers.
***Vous devriez consulter immédiatement un médecin si vous avez les symptômes ci-haut – ou si vous êtes traité pour une mastite et que vos symptômes ne s’améliorent pas.
Signes et symptômes à surveiller
- Une bosse ou un épaississement au sein qui semble être différent des autres tissus adjacents
- Un saignement ou un écoulement inhabituel du mamelon
- Un changement de forme ou de grosseur du sein
- Un changement dans la texture de la peau – par exemple comme la peau d’une orange
- Douleur ou sensibilité au sein
- Un mamelon inverti ou qui pèle
- Enflure des ganglions lymphatiques sous le bras ou au-dessus de la clavicule
*** Si vous avez un de ces symptômes, vous devriez consulter votre médecin. Mais surtout pas de panique! Souvenez-vous que la majorité des tumeurs au sein sont bénignes.(Voir réf. #2).
Quelle est la cause du cancer du sein?
Nous savons maintenant que l’inflammation du sein est la CLÉ dans le développement et la progression du cancer du sein. L’inflammation n’est pas une cause mais plutôt un facteur indiquant le stade de progression d’un cancer du sein. Il y a certainement plusieurs facteurs aggravants, allant de l’alimentation, à l’exposition aux produits chimiques de l’environnement, au style de vie et à la génétique – MAIS c’est l’inflammation causée par ces facteurs qui enclenche le cercle vicieux. Les scientifiques ont démontré que le processus inflammatoire dans le sein lui-même augmente la croissance des cellules souches cancéreuses.Ça, c’est la mauvaise nouvelle!!!
La bonne nouvelle: en réduisant l’inflammation, les scientifiques ont été capables de stopper le développement de cellules souches cancéreuses. Bien que la génétique soit un facteur de risque dans le développement du cancer du sein, ce ne sont pas les gènes qui déterminent la santé, mais plutôt l’expression de ces derniers. L’expression des gènes dépend du style de vie et de l’état émotionnel (facteurs épigénétiques). En d’autres mots, vous avez beaucoup plus de pouvoir sur votre santé par votre alimentation et votre style de vie que votre génétique peut en avoir! (Nous élaborerons sur ce point dans le prochain numéro d’Actualité Santé.)
Le cancer du sein est étroitement lié à l’exposition aux estrogènes
Il y a plusieurs études qui convergent vers certains facteurs prédisposant au cancer du sein. Mais le facteur le plus significatif est la thérapie hormonale substitutive (THS). Selon une étude publiée en ligne dans le Journal of the National Cancer Institute, les taux de cancer du sein diminuent en même temps que la diminution de l’utilisation d’une THS.
Au Canada, entre 2002 et 2004, dans la période qui a suivi la publication de la fameuse Women’s Health Initiative (WHI), l’utilisation des THS a diminué de 7.8%. Durant la même période, le taux de cancer du sein a diminué de 9.6%, du jamais vu depuis des décennies. Cela supporte l’évidence selon laquelle la THS est liée au cancer du sein, qui est un cancer associé aux estrogènes. Donc, il n’est pas surprenant que traiter les femmes avec des estrogènes puisse augmenter les risques.
Pourtant, coup de théâtre! Après être demeuré stable à environ 5% entre 2004 et 2006, le taux de cancer du sein a repris une courbe ascendante, même si l’utilisation de la THS n’a pas augmenté. Les chercheurs affirment que c’est donc une indication que la THS accélère la croissance de la tumeur plutôt que de directement la causer.
Aussi, il est important de se rappeler que nous sommes exposés à un grand nombre de substances ressemblant aux estrogènes, appelées xénoestrogènes 3. La pollution estrogénique est de plus en plus présente tout autour de nous dans la nourriture, les additifs alimentaires, les produits ménagers, les pesticides et l’eau.
Aussi, même s’il n’est pas clair si les estrogènes sont un facteur déclenchant ou un facteur favorable au développement du cancer du sein, il est important d’être très prudente avec l’utilisation de la THS lors de la ménopause. Il n’y a aucune raison de vous soumettre à une hormonothérapie lorsque vous atteignez la ménopause à moins d’avoir des symptômes qui affectent votre qualité de vie. Le risque est suffisant pour avoir donné lieu à des directives de la part des autorités de la santé dans la plupart des pays occidentaux conseillant de limiter la durée des THS à cinq ans et seulement pour le soulagement des symptômes tels que les bouffées de chaleur.
Pour les femmes à qui l’on ne prescrit que de l’œstrogène (sans progestérone) car elles n’ont pas leur utérus, le risque est encore plus grand car, selon des études récentes, la progestérone protège les cellules mammaires contre la stimulation oestrogénique excessive. La prise d’oestrogène seul risque de créer une dominance oestrogénique qui accentue le déséquilibre hormonal qui se produit souvent à la préménopause et qui peut avoir des conséquences désastreuses pour la santé.
Si vous optez pour une THS, il est important d’exiger qu’on vous prescrive des hormones bio-identiques comme Estrogel et Prometrium, qui sont préconisées par la Dre Sylvie Demers dans son livre «Hormones au féminin» en s’appuyant sur nombre d’études scientifiques qui ont démontré leur supériorité par rapport aux hormones synthétiques (non bio-identiques) comme Premarin et Provera, que l’on retrouve dans l’hormonothérapie dite «classique». De plus, qu’il s’agisse d’hormones bio-identiques ou synthétiques, l’œstrogène devrait être administré par voie transdermique plutôt que par voie orale. Il est reconnu que l’œstrogène en comprimés augmente les facteurs de coagulation sanguine et par conséquent les risques d’accidents vasculaires cérébraux, de thromboses veineuses profondes et d’embolies pulmonaires. À noter que les hormones bio-identiques sont biochimiquement identiques à celles que le corps produit et prises à des doses physiologiques (telles que votre corps en produirait normalement) posent moins de risque d’augmenter les effets secondaires qui sont typiques de l’hormonothérapie classique.
La contraception chimique
Il y a des risques similaires pour les jeunes femmes qui utilisent des contraceptifs chimiques. La pilule contraceptive, qui est composée d’hormones synthétiques, comporte les mêmes risques que l’hormonothérapie classique sur le plan cardiovasculaire. Des études ont aussi associé la pilule au cancer du col de l’utérus et du sein. Pour ce qui est du cancer des ovaires, le rôle de la pilule fait présentement l’objet d’une vive controverse dans les milieux médicaux car certaines études ont suggéré que la pilule pouvait protéger contre ce cancer alors que d’autres ont mis ces résultats en question. Et le fait que l’on prescrive de plus en plus la pilule pour le syndrome prémenstruel chez de très jeunes adolescentes (11 à 14 ans) augmente beaucoup ces facteurs de risque. Tel que l’a démontré la Dre Katharina Dalton il y a plusieurs décennies et que des études cliniques plus récentes ont confirmé, le syndrome prémenstruel est en majeure partie attribuable à une carence en progestérone dans la deuxième moitié du cycle menstruel, chose qui peut avoir diverses causes, dont les cycles anovulatoires et le stress. Donc un remplacement hormonal avec la progestérone bio-identique serait beaucoup moins dommageable pour le système hormonal des jeunes adolescentes et aiderait à corriger la cause du SPM plutôt que de cibler les symptômes en paralysant les ovaires comme le font les anovulants. (À noter cependant que la progestérone bio-identique n’est pas un contraceptif.)
Ne manquez pas de lire la suite de cet article dans le prochain bulletin Actualité Santé, que vous recevrez au début de juin. Nous passerons en revue les dernières recherches sur les moyens de dépistage ainsi que sur les moyens naturels de prévention et de traitement des cancers hormonodépendants.
Références:
2) Pour plus d’informations: http://www.cancer.ca/canadawide/about%20cancer/types%20of%20cancer/inflammatory%20breast%20cancer.aspx?sc_lang=fr-CA#ixzz1HpBL1ajE3)
Concernant les xénoestrogènes, vor «Les xénoestrogènes: ces imposteurs!»
À noter: Les références aux études mentionnées sont fournies dans la référence principale.