Un rapport publié dans le journal Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention de l’Association Américaine pour la Recherche sur le Cancer, a établi un lien entre la consommation de café et le développement du cancer de l’endomètre (cancer de la muqueuse recouvrant l’intérieur de l’utérus). Les premières conclusions suggèrent que ce breuvage pourrait nous protéger des cancers associés à l’obésité, aussi bien que de ceux qui sont associés à l’insuline et à l’hormone féminine majeure: l’oestrogène.
«Il a déjà été démontré que le café protège contre le diabète à cause de son effet sur l’insuline,» nous fait remarquer le chercheur Edward Giovannucci, MD, ScD, qui est professeur de nutrition et d’épidémiologie à la Harvard School of Public Health. «Donc, l’hypothèse est que nous pourrions aussi voir une réduction de certains autres cancers avec la consommation de café.»
L’équipe de Harvard a analyse des données provenant de 67470 femmes qui ont participé à une étude sur la santé des infirmières (Nurses Health Study) dans les années 1980 et qui étaient âgées entre 34 et 59 ans. Des questionnaires sur la nutrition ont été remplis à sept moments précis entre 1980 et 2002, fournissant de l’information sur le type et la fréquence de la consommation de café. Des questionnaires effectués tous les deux ans rapportaient les diagnostics de cancer de l’endomètre qui ont été établis pendant les deux années précédentes.
Six cent soixante-douze cas de cancers de l’endomètre ont été déclarés pendant la période de 26 ans qui a suivi le début de l’étude. On a observé qu’une augmentation de la consommation de café était reliée à une diminution du risque de cancer de l’endomètre. Après l’analyse ajustée des données, on a trouvé une diminution de 25% du risque de cancer de l’endomètre chez les femmes qui consommaient quatre tasses de café ou plus par jour en comparaison avec celles qui consommaient moins d’une tasse par jour. L’association était plus importante lorsque les femmes qui ont reçu un diagnostic pendant les deux premières années de suivi ont été exclues de l’analyse.
Lorsque la consommation de café a été examinée selon type de café, il a été observé que la consommation deux tasses de café décaféiné ou plus par jour serait associée à une diminution de 22% du risque de cancer de l’endomètre, comparativement à une seule tasse par jour, et la consommation de quatre tasses de café régulier ou plus par jour, serait associée à une diminution de 30% du risque.
Dans la discussion de cette étude, Youjin Je et ses collègues ont noté que l’acide chlorogénique qui est présent dans le café a de fortes propriétés antioxydantes qui aideraient à prévenir les dommages oxydatifs de l’ADN et amélioreraient la résistance à l’insuline. De plus, la caféine présente dans le café a un effet régulateur sur l’expression d’une enzyme hépatique qui oxyde l’oestradiol en 2-methoxyestradiol et qui aurait des propriétés anti-tumorales. Dans une recherche antérieure menée par la même équipe, il a été démontré qu’une plus grande consommation de café régulier était associée à une réduction du peptide C (partie du précurseur de l’insuline) et une augmentation sérique du niveau de HBG (protéine liant les hormones dans le sang) chez les femmes post-ménopausées, suggérant que le café pourrait réduire le risque de cancer de l’endomètre via la capacité de faire diminuer l’insuline et de libérer l’estradiol, en plus des autres mécanismes impliqués.
«À notre connaissance, c’est la plus grande étude qui à avoir évalué la consommation de thé et de café à l’aide de questionnaires répétés, et la première étude à avoir évalué la consommation à long-terme de café décaféiné en lien avec le risque de cancer de l’endomètre, » écrivent les auteurs. «Une consommation plus généralisée du café pourrait être une stratégie supplémentaire pour réduire le risque de cancer de l’endomètre. Toutefois, l’ajout d’une quantité de sucre et de crème au café pourrait annuler tous les bénéfices potentiels.»
«Le café a longtemps été associé à la cigarette, et si vous buvez du café et que vous fumez, les effets positifs du café dépasseraient les effets négatifs de la cigarette» a ajouté le Dr Giovannucci. «Après tout, les essais en laboratoire démontrent que le café contiendrait plus de composés anti-oxydants que la plupart des fruits et légumes.»
Commentaire de Micheline:
L’idée que le café contient plus d’antioxydants que la plupart des fruits et légumes est confirmée par la Life Extension Foundation qui n’hésite pas à affirmer, dans sa revue de janvier 2012, que « le café constitue la plus importante source d’antioxydants dans le régime alimentaire nord-américain ». Comparé aux femmes qui s’abstiennent du café, les consommatrices de café voient leur risque de cancer du sein réduit de 57 % et leur risque de diabète chuter de 67 %. Chez les hommes, boire six tasses de café par jour diminue le risque de cancer agressif de la prostate de 40%. On a démontré qu’une tasse de café par jour pouvait diminuer de 42% le risque de cancer du foie. Une étude publiée dans les Annals of Epidemiology a démontré que boire quatre tasses de café par jour diminuait de 84% le risque de cirrhose du foie. Une autre étude fort intéressante sur des souris à qui on a donné l’équivalent (pour les humains) de cinq tasses de café par jour a démontré que le café pouvait faire régresser les dommages aux neurones du cerveau causés par la maladie d’Alzheimer en faisant diminuer les niveaux de bêta et gamma secretase, protéines qui servent à former la plaque amyloïde responsable de cette maladie. Le café caféiné s’est également montré capable de diminuer le risque de Parkinson. Une importante étude menée en 2011 sur 50,000 femmes a démontré que consommer 4 tasses de café par jour pouvait réduire de 20% le risque de dépression. Le café est même bon pour les dents en entravant la formation de plaque dentaire et de caries. Une autre étude publiée en 2011 a permis de constater que les gens qui boivent du café modérément réduisent leur risque de tous les cancers de 13% et les gros buveurs jouissent d’une diminution de 18% de ce risque.
Je ne puis énumérer ici tous les bienfaits que rapporte cet article de six pages de la Life Extension Foundation, étayé par 129 références scientifiques! Le seul inconvénient du café est qu’il peut être stimulant pour le système nerveux. Pour les personnes que cela affecte, la solution est, bien sûr de boire du décaf. Mais attention… pas n’importe quel décaf car à part le café décaféiné à l’eau (méthode suisse), les autres auront des résidus de produits chimiques utilisés dans ce processus. De plus, il faut absolument choisir du café biologique. Le café est une des récoltes sur lesquelles on utilise le plus de produits chimiques. Autre chose qu’il ne faut pas oublier et qui est notée dans l’article ci-dessus: si vous ajoutez du sucre et du lait à votre café vous en annulez les bienfaits. De fait, du café avec du sucre va littéralement fouetter votre pancréas avec la montée de glycémie que cela va occasionner. Habituez-vous à boire du café noir. Mon expérience d’il y a plusieurs décennies quand j’ai arrêté de mettre du sucre dans mon café a été qu’en peu de temps je me suis habituée et que maintenant je trouve le café sucré absolument abominable. J’ai cessé il y a quelques mois de mettre du lait dans mon café et cela ne me manque pas du tout — si on investit dans un bon café de top qualité, pourquoi en ruiner le goût avec du lait et encore pire avec du sucre?
La Life Extension Foundation s’est même mise à vendre du café plus riche en antioxydants que les cafés de commerce car une nouvelle méthode a été mise au point pour épargner les polyphénols et autres précieux antioxdants que contient le café à l’état naturel. Pour plus d’information visitez :