Les antécédents familiaux et le style de vie comme facteurs de risque de cancer du sein

Les antécédents familiaux et le style de vie comme facteurs de risque de cancer du sein

Une étude a été publiée le 2 juin 2010 dans le prestigieux journal médical Lancet qui indique que les facteurs de risque de cancer du sein provenant de la génétique ne sont pas aggravés par le style de vie. Certains experts avaient précédemment postulé qu’il pouvait y avoir des interactions entre les mutations causées par la génétique et certains autre facteurs de risque comme la prise d’hormones à la ménopause. Selon cette étude, tel n’est pas le cas. Des chercheurs britanniques ont mené une étude auprès de 7,610 participantes ayant un cancer du sein et 10,196 femmes en santé.

On a procédé à des tests génétiques sur toutes les femmes et étudié des facteurs de risque de cancer du sein du genre «style de vie» tels que l’obésité, la consommation d’alcool et l’hormonothérapie. Les scientifiques ont déterminé, par analyse statistique, qu’il n’y a pas de corrélation entre les mutations génétiques et les facteurs de risque «style de vie». En d’autres mots, ces facteurs ne s’additionnent pas, mais plutôt agissent séparément pour augmenter le risque de cancer du sein. Les mutations génétiques provenant d’antécédents familiaux affectent jusqu’à 60 pour cent des femmes et augmentent le risque d’avoir un cancer du sein de 10 à 20 pour cent. À noter que cette étude ne portait pas sur les femmes porteuses des gènes de type BRCA qui augmentent dramatiquement le risque de cancer du sein, et n’affectent qu’une petite minorité des femmes (environ 5 pour cent).

L’auteur principal de cette étude, Ruth Travis du Cancer Epidemiology Unit de l’université d’Oxford a dit qu’elle trouvait rassurant qu’on n’ait pas pu trouver de preuve qu’il existe un lien démontrable entre les mutations génétiques et les facteurs du genre style de vie, c’est-à-dire que un aggraverait l’autre. «Les femmes n’ont pas besoin de se sentir à la merci de leurs gènes», a-t-elle déclaré. «Quels que soient vos antécédents familiaux, il y a des choses que vous pouvez faire pour modifier vos risques».

Les experts affirment que les facteurs genre «style de vie» sont souvent plus importants pour éviter le cancer du sein que les facteurs génétiques. Ainsi, l’excès de poids augmente le risque de 40 pour cent et l’hormonothérapie le double. Susan Gapstur, vice-présidente de la American Cancer Society, a déclaré que cette étude ne changerait pas le message de son organisation aux femmes concernant le cancer du sein, par exemple d’éviter de prendre trop de poids, demeurer physiquement actives et minimiser l’utilisation des thérapies hormonales de substitution. Elle a ajouté que cette recherche met en relief la complexité du cancer du sein et le fait qu’on ne connaît pas encore vraiment l’étiologie de cette maladie. «Il est probable que ce n’est pas le facteur génétique qui à lui seul va causer cette maladie» dit-elle, mais une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux qui agissent indépendamment.»

Commentaires de Micheline…

Ce que je retiens de cet article est que les femmes qui ont des antécédents familiaux de cancer du sein n’augmentent pas plus leurs risques de cancer du sein en ayant recours à l’hormonothérapie à la ménopause que celles qui n’ont pas de proches parentes qui ont eu ce cancer. En d’autres mots, ce que dit cette étude est que le risque de mutation génétique est un risque indépendant des autres risques du genre «style de vie» comme l’obésité, l’usage excessif d’alcool, la mauvaise alimentation, le manque d’exercice, etc., et même l’hormonothérapie, qui affectent toutes les femmes. Pour le risque concernant l’hormonothérapie, je vous conseille de lire ce qu’en dit la Dre Sylvie Demers dans «Hormones au féminin», que vous trouverez sûrement dans votre bibliothèque ou librairie locale.

Références:


www.lancet.com

www.cancer.org

www.santedesfemmes.com