1975 – 2009
À l’Hôpital Hôtel-Dieu de Québec, le 12 février 2009, à l’âge de 34 ans, est décédée dame Émilie Langlois, conjointe de monsieur Daniel Beaulieu, fille de monsieur Jean Langlois et de dame Claudette Lépine. Elle demeurait à Québec. Émilie est décédée du cancer des ovaires.
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Voici ce qu’écrivait Émilie moins d’un an plus tôt…
Bonjour chers amis,
Voici un texte que j’ai écrit dans l’espoir d’informer le plus de gens possible au sujet de mon cancer. Lisez-le et si possible, partagez-le avec vos contacts. C’est une façon pour moi de sentir que cette expérience que je vis pourra peut-être servir à sauver des vies.
Merci infiniment pour votre aide!
Émilie xxx
Le cancer de l’ovaire
Je vous raconte aujourd’hui mon histoire dans l’espoir d’informer le plus de gens possible au sujet du cancer de l’ovaire pour ainsi peut-être éviter d’autres cas comme le mien. Merci de prendre le temps de lire ce qui suit.
Je m’appelle Émilie. J’ai 33 ans. J’ai un conjoint, Daniel, et ni lui ni moi n’avons d’enfants. Par contre, en février 2007, nous avons commencé nos essais pour avoir un bébé. Après 6 mois d’essais infructueux, je suis allée consulter ma gynécologue à propos de petites pertes de sang que j’avais vers la fin de mon cycle (une semaine avant les menstruations) depuis le mois de novembre 2006. Ces pertes ne duraient habituellement que quelques jours mais je me demandais s’il pouvait y avoir un lien avec ma fertilité.. Ma gynécologue m’a dit qu’il n’y avait pas de liens et de ne pas m’inquiéter car ce genre de pertes est normal et fréquent. J’ai consulté une autre gynécologue et la réponse a été la même. (J’ai lu plus tard sur internet que ces saignements pourraient être un des symptômes du cancer de l’ovaire mais cela resterait à confirmer).
Nous avons donc continué nos essais et je suis tombée enceinte à la fin août 2007. Daniel et moi étions vraiment heureux! Malheureusement, j’ai fait une fausse couche au début du mois de novembre. Trois semaines plus tard, j’avais encore des saignements alors on m’a fait passer une échographie pour vérifier s’il restait des caillots dans mon utérus. Ils n’ont pas vu de caillots mais un petit kyste sur l’ovaire droit et un peu de liquide dans l’abdomen. Le médecin m’a rassurée en me disant que le kyste était tellement petit que c’était probablement mon ovulation plutôt qu’un kyste. Le liquide lui était là, selon lui, à cause de ma grossesse précédente. Je suis donc partie rassurée et confiante que j’aurais bientôt un autre petit bébé dans mon ventre.
Vers la fin de décembre, j’ai commencé à sentir que mon ventre était un peu enflé, comme si j’étais ‘ballonnée’. Je me souviens en avoir parlé à ma mère le 25 décembre et nous avons toutes les deux pensé que c’était quelque chose que j’avais mangé. Alors pendant tout le temps des fêtes, j’ai mis ma petite bedaine arrondie sur le dos des interminables bouffes du temps des fêtes et aussi de l’entraînement que j’avais arrêté pendant les vacances.
Janvier arrive. Je recommence à m’entraîner et à mieux manger mais mon ventre continue de grossir. J’ai de la difficulté à me pencher pour attacher mes bottes et j’ai l’air d’être enceinte de 3 ou 4 mois. À la mi-janvier, je décide d’aller consulter. Et c’est le 17 janvier que ma vie et celle de Daniel a basculé lorsqu’on nous a appris que j’avais le cancer de l’ovaire et qu’il était urgent qu’on m’opère. On m’a donc enlevé les ovaires, l’utérus, l’appendice, quelques ganglions et un liquide qu’on appelle ‘ascite’ qui était responsable de ce gonflement de mon abdomen. J’en suis maintenant à ma deuxième série de chimiothérapie.
Le petit kyste que le médecin a vu sur mon ovaire à la fin novembre était en fait le début du cancer. Et le liquide qui était aussi en place à ce moment, était de l’ascite qui commençait à s’accumuler (le cancer produit l’ascite). En un mois et demi, mes ovaires avaient doublé de grosseur et le cancer était rendu à un stade avancé.
Le cancer de l’ovaire est un cancer «silencieux» et insidieux et il est souvent diagnostiqué à un stade avancé et dans mon cas, il s’est développé très très rapidement. Les gynécologues ne semblent pas encore ‘entraînés’ à remarquer les premiers symptômes et c’est pourquoi je tiens à vous transmettre ce que j’ai appris de cette expérience pour que vous puissiez vous-mêmes être attentifs aux premiers symptômes et avoir quelques trucs pour prévenir le développement du cancer. Le cancer des ovaires est difficile à guérir lorsqu’il est rendu à un stade avancé. Il se transforme en maladie chronique c’est-à-dire qu’on réussit à le contrôler pendant quelque temps, puis il revient. D’autres traitements de chimio sont alors nécessaires. Lorsqu’il est diagnostiqué tôt, les chances de guérison sont beaucoup plus élevées. Ne vous sentez pas à l’abri si vous êtes jeune. On voit aussi le cancer de l’ovaire dans la jeune vingtaine.
Voici ce que je vous recommande:
Lors de votre examen annuel gynécologique, demandez à avoir une prise de sang pour que l’on vérifie vos marqueurs CA-125. Votre gynécologue vous dira probablement que ce n’est pas nécessaire alors INSISTEZ! Il vous dira que vous n’avez aucune prédisposition pour ce cancer mais INSISTEZ! Je n’avais aucune prédisposition pour ce cancer (un cancer peu fréquent, un cancer très rare à mon âge, je n’ai aucun cancer de l’ovaire ou même cancer du sein dans ma famille, j’ai toujours eu une bonne alimentation et j’ai toujours fait de l’exercice régulièrement, je n’ai pas pris d’hormones pour tomber enceinte.).
(Les CA-125 sont des marqueurs présents dans le sang et qui indiquent la présence du cancer de l’ovaire. Lorsque vous n’avez pas le cancer ce marqueur se situe autour de 20).
Si on vous dit que vous avez un kyste sur l’ovaire (premièrement, ne paniquez pas!) demandez aussi à avoir une prise de sang pour qu’on vérifie vos CA-125. On vous dira que les kystes ovariens sont très fréquents et qu’il ne faut pas s’inquiéter mais INSISTEZ! Si ça ne fonctionne pas, demandez au moins à avoir une autre échographie deux semaines plus tard pour voir si le kyste a pris de l’ampleur et demandez encore vos CA-125.
Si vous avez des saignements entre vos règles, allez consulter et demandez une prise de sang pour vérifier vos CA-125 (attention! Je ne parle pas ici de saignements dus à l’ovulation mais bien de saignements plus vers la fin du cycle que l’on nomme souvent ‘spotting’ dans le milieu médical.).
Si vous sentez que votre abdomen se met à gonfler sans raison n’attendez surtout pas que votre ventre soit devenu énorme pour aller consulter. Dès les premiers signes, demandez rapidement une prise de sang pour vérifier vos CA-125. N’oubliez pas qu’une fois le cancer installé, il peut se développer à une vitesse fulgurante!
S’il-vous-plaît, passez ce message à tous vos contacts et demandez-leur, eux aussi, de le passer à tous leurs contacts. Si j’avais eu ce message en novembre 2007, j’aurais demandé à ce que l’on vérifie mes CA-125. On aurait découvert mon cancer, on m’aurait probablement fait l’ablation d’un seul ovaire, je n’aurais pas eu de chimiothérapie et j’aurais encore eu la possibilité d’avoir des enfants. Comprenez-vous l’importance de passer ce message? Ne le passez pas seulement aux femmes! Les hommes aussi doivent être au courant car eux aussi peuvent être à l’affût des premiers symptômes et informer leur conjointe, leur soeur, leur mère…