La perte de vie la plus dévastatrice à cause du cancer du sein affecte les femmes âgées entre 30 et 50 ans. Selon la American Cancer Society, pour les femmes entre 40 et 44 ans le cancer du sein est même la principale cause de décès! Chez les femmes plus âgées, ce sont les maladies cardiovasculaires qui sont de loin la principale cause de décès.
Le débat concernant l’efficacité de la mammographie comme outil de dépistage du cancer du sein continue de battre son plein au sein du monde scientifique, surtout depuis que l’Association médicale américaine (AMA) publiait en 2003 dans son journal (American Medical News) que les recherches n’avaient jamais offert de preuve convaincante que le dépistage du cancer du sein par mammographie ait pu faire une différence dans les statistiques de décès dus à ce cancer chez les femmes à l’âge de la préménopause (moins de 55 ans).
Par contre, les statistiques sont plus encourageantes pour les femmes à partir de la fin de la cinquantaine et dans la soixantaine, mais on convient que des améliorations seraient souhaitables relativement à la fiabilité de la mammographie même pour ce groupe d’âge. Pour les femmes de plus de 70 ans, les données accumulées suite à différentes études documentent la contribution plutôt négligeable que ce test pourra apporter à leur espérance de vie car à cet âge de sont les maladies cardiovasculaires qui de loin constituent les facteurs primordiaux de risque de morbidité et de mortalité.
La mammographie pour les femmes plus jeunes
Chez les femmes de moins de 50 ans, les résultats d’une étude jalon, le «Breast Cancer Detection Demonstration Project», a documenté que la capacité de la mammographie de dépister le cancer du sein ne dépassait pas 70%. Ce qui veut dire que 30% des mammographies ne donneront pas des résultats fiables.
Qui plus est, chez les femmes plus jeunes la probabilité d’échec de la mammo pour dépister des cancers agressifs est d’autant plus grande que le tissu des femmes dans ce groupe d’âge est plus dense.
Des données récentes provenant de l’University of Washington et Harvard University révèlent qu’en l’espace d’une décennie, une femme sur deux aura eu un résultat «faux positif» qui donnera lieu à une biopsie inutile dans 20% des cas.
Des données récentes portent les autorités de la santé aux É.-U. à croire que le nombre de mammographies exécutées annuellement dans ce pays est excessif. De plus on estime que pour chaque 100$ dépensé pour ce test, un autre 33$ sera requis pour couvrir les dépenses inutiles occasionnées par les «faux positifs».
La mammographie pour les femmes de plus de 70 ans
Un article récemment publié par le centre médical de Duke University estime que les femmes de plus de 70 ans sont assujetties à un nombre excessif de tests de dépistage pour le cancer du sein et du cancer cervical, ce qui grève inutilement le budget de Medicare, le programme gouvernemental américain de soins de santé. L’auteur de cet article souligne que les lignes directrices pour le dépistage du cancer chez les femmes dans ce groupe d’âge sont ambigües et étayées par très peu d’études cliniques.
Cancers que la mammo ne peut dépister
Au moins 10% des cancers du sein ne peuvent être dépistés par la mammographie, même s’ils sont palpables! Pour les femmes de moins de 40 ans, il n’existe aucune technologie efficace par rapport au coût qui puisse identifier les lésions cancéreuses avec assez de précision. Étant donné que le cancer du sein est la principale cause de mortalité chez les femmes de 40 à 44 ans, il est évident qu’il existe un besoin urgent de mettre en place un test qui puisse identifier ces cancers à un stade précoce (même dans la vingtaine) pendant qu’il est encore temps de les traiter efficacement.
Au nombre des biopsies effectuées suite à une mammographie, seulement une sur six révèle la présence d’un cancer. De fait, le taux de «faux positifs» attribuables à la mammographie pour les femmes de moins de 50 ans a été établi à 89 pour cent!
Les biopsies qui découlent de ces faux positifs n’est pas sans conséquences car elles représentent un traumatisme au niveau cellulaire qui peut rendre agressives des cellules cancéreuses jusque là dans un état latent et qui n’auraient peut-être jamais causé de problème si on ne les avait pas «réveillées». 1
Quel est le meilleur temps pour dépister un cancer du sein?
La plupart des cancers du sein ne deviennent palpables que lorsque la tumeur a atteint un centimètre de grosseur. À ce stade, on estime que 25% des cancers auront déjà créé des métastases. Étant donné qu’un cancer prend en général environ 15 ans pour se développer au point de causer un décès, il semblerait essentiel d’avoir un outil de dépistage fiable qui peut déceler le cancer quand il commence à se former, souvent chez des femmes dans la vingtaine et la trentaine.
Quel serait l’avantage de la thermographie?
C’est pour les femmes de moins de 50 ans que la thermographie pourrait faire la plus grande différence et par conséquent mériterait d’être considérée par le monde médical comme outil de dépistage standard qui pourrait être utilisé seul dans le cas des femmes dans la vingtaine et la trentaine ou pour confirmer un diagnostic positif découlant d’une mammographie chez les femmes plus âgées.
La médecine rejette actuellement la thermographie comme outil de dépistage car initialement cette technologie ne donnait pas des résultats vraiment fiables. Mais au cours de la dernière décennie elle a grandement évolué et elle constitue à l’heure actuelle un outil beaucoup plus précis pour détecter le cancer du sein chez les femmes de moins de 50 ans comparativement à d’autres technologies, y compris la mammographie. Il serait grand temps que le monde médical reconnaisse la contribution que la thermographie pourrait apporter au moins comme première approche (avant la biopsie) pour confirmer les résultats de la mammographie dans le cas d’un diagnostic positif.
Un avantage non négligeable de la thermographie est le fait que cette méthode de dépistage ne comporte pas de compression des seins, que bien des femmes plus jeunes redoutent à cause de la douleur parfois intolérable que cela entraîne. Et plus important encore est le fait que la thermographie ne constitue pas un risque de cancer du sein tel que c’est le cas pour la mammographie. En effet, même les autorités de la santé comme le National Cancer Institute des États-Unis reconnaissent que l’effet cumulatif de la radiation des seins par la mammographie est en soi un facteur de risque en particulier pour les femmes de moins de 40 ans dont le tissu mammaire est plus dense et qui par conséquent absorbe davantage de radiation. Ainsi, chez certaines femmes ayant des antécédents familiaux de cancer du sein ou d’autres facteurs importants de risque, la thermographie permettrait de commencer le dépistage beaucoup plus précocement, même dans la vingtaine, sans que cela entraîne d’effets négatifs à long terme.
Référence:
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Veuillez vous référer à l’article suivant sur le site pour plus de détails à ce sujet: «Jusqu’à 22% des cancers du sein envahissants s’autoguérissent sans traitement»