Un nouveau type de soutien-gorge dépisterait le cancer du sein de façon plus efficace que la mammographie
Un nouveau soutien-gorge – le «First Warning System» (FWS) – sera disponible sur le marché d’ici l’an prochain. Les promoteurs sont en attente de l’approbation de la FDA (Food and Drug Administration), qui leur sera probablement accordée en février 2014. Au Canada aucune date n’est encore disponible, mais il est à espérer que Santé Canada fera diligence pour rendre cette nouvelle méthode de dépistage non-agressive disponible le plus tôt possible. Nous vous tiendrons au courant des progrès dans ce dossier via le présent bulletin.
Cela peut sembler invraisemblable, mais le soutien-gorge FWS est un appareil de dépistage non-invasif du cancer du sein qui est en préparation depuis plus de vingt ans. Il est maintenant presque prêt à sortir sur le marché et il pourrait révolutionner l’histoire du dépistage et du traitement du cancer du sein.
«Ce soutien-gorge m’a sauvé la vie» Nedra Lindsay de Faiborn en Ohio, a été la première à démontrer l’utilité du soutien-gorge FWS qui a servi à détecter son cancer du sein de façon précoce – et sauver sa vie. Faisant partie de l’étude initiale, elle a porté cet appareil à partir de l’âge de 25 ans. À cet âge, le cancer était bien la dernière chose à laquelle elle pouvait penser.
Mais le soutien-gorge FWS a détecté qu’elle avait un cancer. Nedra a subi trois examens médicaux – allant du moins invasif au plus invasif – qui ont été vérifié par trois intervenants indépendants. Tous les tests ont confirmé le diagnostic initial de cancer qui avait été fait par le soutien-gorge FWS.
Le chirurgien de Nedra lui a dit que dans des circonstances normales, son cancer aurait probablement été très difficile à détecter avant l’âge de 37 ans. D’ici-là, il aurait pu progresser à un stade plus dangereux. Nedra a indiqué que son plan d’assurances ne couvrait pas la mammographie chez les femmes avant 40 ans. En effet, les mammographies pour les femmes de moins de 40 ans sont la plupart du temps inutiles car le tissu mammaire des jeunes femmes est habituellement trop dense.
Maintenant âgée de 45 ans, Nedra est vivante et sans cancer.
Un simple soutien-gorge représente-t-il une percée dans le dépistage du cancer du sein? Selon le Dr. Ronald Fletcher, le directeur en chef de l’étude et ancien directeur du département d’oncologie au Greene Memorial Hospital, à Xenia, Ohio, « le cancer est probablement la maladie la plus soignable – à condition qui soit détecté assez tôt. » Il fait observer qu’il est rare que des femmes de moins de 44 ans aient recours au dépistage. Néanmoins, près de 11% de ces femmes auront éventuellement un diagnostic de cancer du sein de stade avancé.
En fait, ce sont les jeunes femmes qui ont habituellement les types de cancer les plus agressifs. Les tumeurs que l’on retrouve chez les femmes de moins de 40 ans sont ceux qui progressent le plus rapidement, mais qui sont les plus difficiles à détecter. Et la triste vérité, c’est qu’environ 6,5% de ces jeunes femmes en mourront.
Pourtant, si ces tumeurs étaient détectées plus tôt, le taux de survie serait près de 100%.
C’est là que le soutien-gorge FWS entre en scène. Il peut détecter les cellules cancéreuses des années avant qu’elles puissent être vues à l’IRM ou à la mammographie. Ce système utilise une technologie brevetée qui comprend un capteur thermique. Ce système est sans douleur, non-invasif, et très efficace.
À première vue, le FWS ressemble à un soutien-gorge de sport.
Muni de capteurs thermiques, ce soutien-gorge détecte à chaque minute la différence de température dans votre tissu mammaire. Ce sont ces fluctuations de température qui peuvent indiquer une anomalie causée possiblement par la formation d’un cancer. Lorsque la tumeur cancéreuse commence à croître, votre corps construit tout un système de nouveaux vaisseaux sanguins. L’augmentation de la circulation sanguine dans cette partie de votre corps crée ce qu’on appelle une « signature thermique » à l’intérieur de la tumeur. Cette petite variation de température survient plusieurs années avant que la tumeur elle-même ne soit visible lors de l’IRM ou de la mammographie.
Mais on sait que la température normale du corps fluctue tout au long de la journée et varie d’une femme à l’autre. Pour tenir compte de ce facteur, le soutien-gorge FWS doit maintenir un contact constant avec le corps à l’intérieur d’une période d’au moins 24 heures. C’est pourquoi un ajustement étroit du soutien-gorge est important. Les capteurs localisés dans les bonnets du soutien-gorge restent en contact direct avec les seins jusqu’à obtention d’un bon relevé de température.
Les capteurs enregistrent les données qui sont envoyées par Internet, elles sont analysées à l’aide d’algorithmes complexes et elles sont ensuite transférées à un médecin habilité à interpréter les résultats. Vous pouvez également recevoir les résultats sur votre ordinateur ou bien sur votre appareil portable.
Jusqu’à maintenant, trois études cliniques ont démontré un niveau de précision de plus de 90% pour le soutien-gorge FWS. En tant qu’outil de dépistage, il est beaucoup plus précis et il détecte le cancer de façon beaucoup plus précoce que tous les autres outils sur le marché, ce qui est réjouissant.
Il est également très peu dispendieux – il coûte environ 200$ – alors que les mammographies coûtent environ 300$ (aux É.-U.), et sont efficace seulement lorsque la tumeur atteint une taille détectable et donne beaucoup de résultats faux-positifs. Le soutien-gorge FWS détecte non seulement les anomalies tissulaires à un stade précoce, mais il réduit également le taux de faux-positifs qui créent beaucoup d’angoisse chez les femmes qui attendent la confirmation de leurs résultats par la biopsie.
Un pas en avant dans les dédales du système de santé Ce soutien-gorge «magique» pourrait constituer un grand pas en avant dans le domaine du dépistage et de l’intervention en cas de cancer du sein. Il pourrait être plus spécialement efficace chez les femmes qui ont un tissu mammaire dense et sont très limitées lorsqu’on parle d’outils de diagnostic. (Nous avons précédemment écrit un article sur l’inefficacité de la mammographie lorsque le tissu mammaire est trop dense. Peu de femmes savent si elles ont un tissu mammaire dense ou non et ne sont donc pas au courant des risques qu’elles courent en se fiant aux résultats de la mammographie.1
Et avec des appareils avant-gardistes tels que le soutien-gorge FWS, nous pourrons explorer de nouvelles méthodes non agressantes voies qui aideront à dépister le cancer du sein à un stade précoce, lorsqu’il est encore facile à traiter.
Oui mais… une nouvelle méthode de dépistage est-elle vraiment nécessaire? D’abord voici quelques statistiques: une étude récemment publiée dans la revue Annals of Family Medicine a révélé des statistiques choquantes: au moins 60% des mammographies anormales seraient des résultats faux-positifs. Ce sont des cas où les rayons-X semblent révéler qu’une femme a le cancer, mais en réalité elle ne l’a pas.
Diane Sawyer d’ABC News a souligné cette révélation dans un reportage au sujet d’une femme aux É.-U. qui a eu un résultat de mammographie anormale trois ans plus tôt. La biopsie qui a suivi révélait qu’elle avait le cancer. Puisque la mère, la soeur et 3 des tantes de cette femme avaient déjà eu un diagnostic de cancer, elle a opté pour une double mastectomie préventive – le traitement le plus radical qui soit.
Mais dans la bataille qu’elle a mené pour que ses assurances paient les dépenses relatives à sa chirurgie, la femme a dû engager un avocat.. L’avocat a envoyé la biopsie originale pour obtenir un second avis médical. L’expert en cancérologie qui a donné le second avis a indiqué que cette femme n’avait même pas de cancer. Non seulement la mammographie a donné un résultat erroné, mais la biopsie également. Inhabituel? Pas vraiment. Une autre étude récente a démontré qu’environ 4 % des biopsies étaient mal interprétées – affectant pas moins de 10,000 femmes chaque année aux États-Unis (pour le Canada ce serait environ 1,000 femmes).
Donc même si cette femme était heureuse d’apprendre qu’elle n’avait finalement pas de cancer, elle a tout de même sacrifié ses deux seins à cause d’une erreur médicale.
Cette histoire est navrante, mais elle n’est malheureusement pas isolée. Puisque la mammo n’est pas efficace dans la détection des lésions les plus petites, il est encore plus difficile d’établir un diagnostic de cancer précis. Ceci mène à une augmentation des mammographies donnant un résultat faux-positif. La plupart de ces cas sont suivis par une biopsie. Et comme mentionné plus haut, ces tests sont aussi sujets à l’erreur, même si cela est moins courant qu’avec les Rayons-X.
L’idéal est d’obtenir une seconde opinion concernant l’interprétation des résultats d’une mammographie AVANT de choisir une option de traitement. Mais si ce n’est pas possible, passez au moins une thermographie.2
Pour terminer, il est évident qu’il y a un besoin pressant d’outils de dépistage plus efficaces pour le cancer du sein. Et c’est pourquoi le soutien-gorge FWS est très prometteur!
Références:
Lire «Mammographie ou thermographie?» sous l’onglet «Dossier hormones»
Centre de Thermographie de Montréal au http://www.thermographymontreal.com/?lang=fr