Le 17 octobre 2003 le Dr John Lee est décédé d’une crise cardiaque à l’âge de 74 ans. Il revenait d’une tournée de conférences en Europe, où, comme toujours, il s’était dévoué corps et âme pour informer les femmes des alternatives sécuritaires et efficaces aux thérapies hormonales préconisées par le monde médical.
La dernière fois que je l’ai rencontré, en juillet 2002, il avait parlé du fait qu’il appartenait à une famille dont les hommes mouraient pour la plupart dans la soixantaine à cause de cardiopathies. Il se considérait donc chanceux d’être encore en vie à l’âge qu’il avait. Malheureusement, il a peut-être oublié de se ménager pour pouvoir continuer à défier son destin familial. Le décès du Dr Lee est une perte incalculable pour toutes les femmes qui cherchent des solutions à leurs problèmes hormonaux. Il y a des années que le Dr Lee parlait des risques inhérents à l’hormonothérapie conventionnelle. La recherche lui a donné raison. C’est bien dommage qu’il n’ait pas vécu assez longtemps pour que le monde médical, qui a souvent dénigré ses idées, reconnaisse enfin la sagesse et le bien-fondé de son approche à l’hormonothérapie basée sur l’équilibre hormonal et en fasse bénéficier les femmes.Encore aujourd’hui, il est plutôt rare que la médecine conventionnelle parle d’équilibre hormonal. C’est le Dr Lee qui a popularisé ce concept, ainsi que celui de l’hormonothérapie «douce» au moyen de crèmes transdermiques contenant des hormones bio-identiques (progestérone et oestrogènes) bien dosées. Ses ouvrages ont également été les premiers à parler de «dominance en oestrogène» et à mettre les femmes en garde contre ce problème qui les guette au début de la ménopause et qui est aggravé la plupart du temps par l’hormonothérapie conventionnelle .En mémoire du Dr Lee, j’aimerais résumer ici les règles de base qu’il proposait aux femmes qui souffrent de chaleurs et autres symptômes de la ménopause. Il faisait toujours remarquer que tout ceci est dicté par le gros bon sens et la simple logique.
Règle #1: Utilisez une supplémentation hormonale seulement si vous en avez besoin Le Dr Lee déplorait que les médecins prescrivent des hormones aux femmes sans vérifier si elles souffrent vraiment d’une carence hormonale (les chaleurs ne sont pas nécessairement un signe de manque d’oestrogène). Il parlait d’études qui démontrent qu’au moins 66% des femmes continuent jusqu’à l’âge de 80 ans à fabriquer tout l’oestrogène dont leur corps a besoin, ce qui veut dire qu’un bon nombre de femmes prennent des hormones (et des risques) pour rien. Même les femmes qui n’ont pas leurs ovaires continuent à fabriquer des hormones si elles ont un peu de graisse corporelle (notre «manufacture» d’oestrogène à la ménopause).Mais comment savoir où en sont nos hormones? Le Dr Lee a été le premier à souligner l’importance de la progestérone comme «hormone de soutien» à l’oestrogène et le fait que ces deux hormones sont interdépendantes, c’est-à-dire qu’elles fonctionnent mieux quand elles sont en équilibre comme le veut la nature. Le Dr Lee s’est fait le champion de l’utilisation du test salivaire, dont il est question plus loin.
Règle #2:Si une supplémentation hormonale est nécessaire, utilisez des hormones bio-identiquesDans ses écrits et ses conférences le Dr Lee s’est évertué à faire comprendre aux femmes que même si elles sont fabriquées en laboratoire, les hormones bio-identiques sont des copies conformes de nos propres hormones et par conséquent apportent à nos cellules les mêmes messages (il a également mis les femmes en garde contre la fausse information qui circule dans les milieux des médecines douces prétendant que l’extrait d’igname sauvage (Dioscorea Villosa) constitue un supplément de progestérone). Il y a des hormones pharmaceutiques (Estrace, Estrogel, Prometrium) qui sont bio-identiques mais le problème est que la plupart des médecins ne respectent la règle #3 qui suit.
Règle #3:Utilisez la supplémentation hormonale dans les dosages physiologiques normaux (dont le corps a besoin)Ça semble logique, n’est-ce pas? Pourtant peu de médecins basent le dosage des hormones sur des tests qui donnent une idée exacte des besoins de la patiente. Le Dr Lee expliquait que le test sanguin n’est pas fiable en ce qu’il ne mesure que les hormones que l’on trouve dans la partie claire du sang (le sérum). Ces hormones sont liées à une protéine et incapables de livrer leur message aux cellules. Les hormones «libres» et en mesure de livrer leur message circulent «à cheval» sur les globules rouges. La meilleure façon de les mesurer est de recourir au test salivaire, dont il a été le premier véritable promoteur.Le Dr Lee faisait remarquer que si les médecins faisaient passer des tests salivaires à leurs patientes sous hormonothérapie, ils se rendraient vite compte que les niveaux d’oestrogène de ces dernières sont souvent 8 à 10 fois plus élevés que normal, et que le Provera ne fait pas augmenter les niveaux de progestérone pour la bonne raison que ce n’est pas de la progestérone (c’est une «progestine»).
Ils pourraient également constater l’efficacité de la progestérone bio-identique administrée par voie transdermique. De plus, s’ils lisaient autre chose que la pub des compagnies pharmaceutiques, ils apprendraient que des études sérieuses confirment que la crème à la progestérone bio-identique protège efficacement l’utérus des femmes qui prennent de l’oestrogène (à des doses physiologiques) et qu’elle constitue une protection efficace contre le cancer du sein.Je crois que la science donnera inévitablement raison au Dr Lee un jour. Quel dommage qu’il n’aura pas vécu assez longtemps pour avoir cette satisfaction. Une chose qu’il souhaitait était de voir les femmes se concerter pour créer une révolution » qui puisse faire bouger le monde médical. À nous donc de parler à nos médecins. Leur réaction est souvent négative, mais il faut planter la semence si nous voulons récolter des protocoles médicaux plus en harmonie avec la nature… pendant que nous sommes encore en vie!
Lectures recommandées: Dr John R. Lee, M.D., «Tout savoir sur la préménopause», Éditions Sully Dr John R. Lee, M.D., «Tout savoir sur le cancer du sein», Éditions Sully