Les fibromes sont des masses de tissus fibreux qui se développent à l’intérieur ou à l’extérieur de l’utérus et peuvent devenir aussi grosses que des melons. Alors qu’il est assez rare que les fibromes causent de la douleur, quand ils deviennent très gros ils peuvent provoquer une sensation de lourdeur dans le bas du ventre et de l’incontinence en faisant pression sur les reins, la vessie et l’urètre. Ils ne posent pas de risque de cancer. Le principal danger est qu’ils peuvent causer des saignements menstruels excessifs ou des hémorragies. Un autre problème pour les femmes plus jeunes est qu’ils peuvent entraîner des fausses couches et l’infertilité.
On sait que les fibromes sont «nourris» par l’oestrogène. D’ailleurs à la ménopause, ils disparaissent d’eux-mêmes. Dans les années qui précèdent, le problème est en bonne partie dû à la dominance de l’oestrogène par rapport à la progestérone, qui est une conséquence de cycles anovulatoires de plus en plus fréquents. Par contre, ces «ovulations ratées» sont un problème qui affecte de plus en plus les femmes plus jeunes pour des raisons qui seraient reliées aux «xénoestrogènes» (produits chimiques qui ont un effet oestrogénique) qui sont maintenant omniprésents dans l’environnement.
Si vous avez des fibromes qui vous causent des inconvénients, il est probable que votre médecin va suggérer l’hystérectomie, et peut-être (pendant qu’on y est) l’ablation des ovaires. Il est possible d’enlever seulement les fibromes, mais il s’agit d’une procédure (la myomectomie) qui exige beaucoup d’habileté de la part du chirurgien. Au niveau médical, l’hystérectomie est la solution de facilité.
Pourtant, pensons-y B la Nature ne nous a pas donné d’ «organes jetables» B l’utérus et les ovaires ont un rôle à jouer toute notre vie durant. Après la ménopause les ovaires fabriquent encore des hormones mâles qui se changent en oestrogène dans notre graisse corporelle. Les hormones mâles sont également importantes pour maintenir la libido, la masse musculaire et la masse osseuse. Il y a de plus des recherches récentes qui montrent que l’utérus continue de sécréter des prostaglandines qui jouent un rôle dans la prévention de l’arthrite.
La Dre Carolyn DeMarco, M.D., femme médecin bien connue au Canada qui s’inspire des enseignements du Dr John Lee, fait les suggestions suivantes pour faire diminuer les fibromes et sauvegarder votre utérus:
- diminuer la dominance en oestrogène à l’aide d’une crème à la progestérone bio-identique
- nettoyer et soutenir le foie à l’aide de plantes appropriées
- augmenter la circulation pelvienne à l’aide de compresses d’huile de ricin ou d’argile
- diminuer les produits laitiers et augmenter la consommation de légumes et de fibres
- contrôler le stress et résoudre les conflits émotionnels
D’après la Dre DeMarco, la clé pour traiter les fibromes est le soutien du foie (avec des plantes et un complexe de vitamines B) et l’usage de la crème à la progestérone bio-identique. Elle prescrit à toutes ses patientes souffrant de fibromes une crème dont le seul ingrédient actif est la progestérone bio-identique. Pour les fibromes, elle déconseille les plantes oestrogéniques, y compris l’igname sauvage.
Contrairement à ce qu’en disent encore certains praticiens en naturopathie et préposé(e)s dans les magasins d’aliments naturels au Québec, l’igname sauvage (appelée également Dioscorea Villosa ou diosgénine) n’est pas de la progestérone et ne se transforme pas en progestérone dans le corps humain. L’igname sauvage est un phytoestrogène et les produits contenant cette plante, y compris les crèmes à l’igname sauvage, n’aideront pas à réduire un fibrome.
Par contre, il y a des plantes qui peuvent être utiles, par exemple: la bourse à pasteur (pour les saignements abondants), les feuilles de framboisier, le poivre de Cayenne, l’achillée, la baie de gattilier (Vitex) et l’alchémille vulgaire. N’utilisez pas de suppléments d’isoflavones tels que les extraits de soja, le trèfle rouge, etc. Ces formules risquent d’aggraver votre problème en stimulant les récepteurs d’oestrogène.
Voici un cas vécu que j’ai trouvé remarquable. Chantal L., de Montréal, est âgée de 36 ans. Elle a déjà un enfant, qui a maintenant onze ans, mais essaie depuis plusieurs années d’en avoir un deuxième. Au cours des trois dernières années, elle a fait deux fausses couches et a éprouvé d’autres symptômes tels que: insomnie persistante, saignements intermenstruels, irritabilité et nervosité avant les règles. L’automne dernier, une écographie a révélé la présence de fibromes à l’intérieur et à l’extérieur de l’utérus, ainsi qu’un kyste sur un ovaire. Son utérus était tellement difforme que le médecin lui donne peu d’espoir de redevenir enceinte. Il parle même d’hystérectomie. Elle décide alors de se prendre en main et en octobre commence à utiliser une crème à la progestérone bio-identique. Lors des menstruations qui suivent, elle passe des caillots sanguins et même une «masse de chair». Elle dit qu’elle se sentait comme si elle accouchait. De fait, elle venait bel et bien d’accoucher d’un fibrome!
Le 5 février 2004, lors d’un examen de suivi, aucun fibrome interne n’est décelé, le kyste sur les ovaires est disparu et son utérus a repris sa forme normale. L’endomètre, qui avait commencé à épaissir (hyperplasie), est également redevenu normal. Son gynéco lui dit qu’elle ne devrait avoir aucun problème à devenir enceinte. Qui plus est, Chantal me dit que ses problèmes d’insomnie, d’humeur, de nervosité sont choses du passé. «Je ne me passerais certainement pas de ma crème à la progestérone», dit-elle,
«car je sais que cela va me permettre d’éviter une autre fausse-couche». Elle a tout à fait raison, car nombreuses sont les femmes qui ont pu devenir enceintes à l’aide de la crème à la progestérone bio-identique malgré des problèmes de fibromes ou même d’endométriose (un sujet dont je traiterai prochainement).
Références et lectures recommandées:
Entrevue avec la Dre Carolyn DeMarco, Bulletin médical du Dr John R. Lee, septembre 1998
Site web de la Dre DeMarco: en anglais
Dr John R. Lee, M.D., «Tout savoir sur la préménopause», Éditions Sully
Voir ma chronique intitulée: «La grossesse de Chantal – une histoire qui finit bien grâce à la progestérone bio-identique »