La vision conventionnelle de la médecine par rapport à la périménopause est que le niveau d’œstrogène est en baisse, ce qui expliquerait les symptômes vécus par les femmes qui arrivent à cette étape de leur vie. Selon la Dre Christiane Northrup, M.D., gynécologue de renommée mondiale, cette manière de voir les choses est une simplification excessive et grossière qui trop souvent mène à un traitement qui fait que des symptômes qui étaient légèrement inconfortables au départ empirent par la suite. Lors d’une ménopause qui survient naturellement, le premier changement hormonal qu’on observe est le déclin graduel du niveau de progestérone, pendant que le niveau d’oestrogènes reste dans les normales ou bien augmente. Puisque la progestérone et les oestrogènes sont supposés être en équilibre l’un par rapport à l’autre à travers le cycle menstruel, lorsqu’une hormone baisse, l’autre augmente et vice versa. Une diminution générale de la production de progestérone fera que les oestrogènes resteront alors sans opposition – donc non contrebalancés. Ceci résultera en un excès relatif d’oestrogènes, un état que l’on appelle souvent «la dominance en oestrogènes» – qui est précisément l’opposé de la vision conventionnelle.
Voici les symptômes d’une diminution de la progestérone et d’une dominance en oestrogènes:
- Diminution de la libido
- Cycles anormaux ou irréguliers (le plus souvent, saignements vaginaux excessifs)
- Gonflement (rétention d’eau)
- Gonflement ou sensibilité des seins
- Changements d’humeur (le plus souvent, irritabilité et dépression)
- Prise de poids (particulièrement autour de l’abdomen et des hanches)
- Mains et pieds froids
- Maux de têtes, spécialement avant les règles
À l’instar du Dr John Lee, la Dre Northrup explique dans un bloque qu’on trouve sur son site web*, que si une femme commence à avoir des symptômes inconfortables à cette étape de sa vie, c’est parce que son corps détecte – et tente de s’adapter – à cet excès relatif d’œstrogène. L’excès d’estrogène est également exacerbé par des niveaux d’insuline et d’hormones du stress plus élevés. Malheureusement, les symptômes de déséquilibre des nombreuses hormones se chevauchent, et il est assez fréquent de voir une femme qui expérimente ces symptômes d’excès d’oestrogènes ou d’hormone du stress, se faire prescrire un supplément d’œstrogène ou même d’antidépresseurs. Il n’est dponc pas surprenant que des symptômes qui étaient légers au départ finissent par s’aggraver.
Au fur et à mesure que la transition vers la ménopause s’effectue, la progestérone continue à diminuer, et éventuellement le niveau d’œstrogène commencera à osciller fortement. Des pics d’oestrogènes peuvent survenir lorsque les ovaires ont commencé à permettre à des groupes entiers de follicules de croître et de maturer pendant plusieurs cycles menstruels successifs, au lieu d’un seul follicule à la fois. C’est comme si les ovaires essayaient de se hâter à «dépenser» leurs derniers œufs (ceci explique pourquoi les cas de jumeaux sont plus fréquents avec l’âge). La progestérone diminue parce que de moins en moins d’ovules matures complètent entièrement le proccessus ovulatoire.
Les ovaires sont les organes sur lesquels on se concentre le plus souvent à la ménopause, mais la base physique de l’expérience de la ménopause chez la femme, repose en réalité sur la santé de ses glandes endocrines (organes qui produisent les hormones). Les problèmes de la glande thyroïde sont très fréquents dans les années qui précèdent la ménopause et pendant la ménopause. Même si plusieurs femmes qui ont ces problèmes sont complètement asymptômatiques, d’autres peuvent souffrir d’une variété de symptômes. Parmi les symptômes les plus courants, on retrouve les changements d’humeur (plus souvent vécus sous forme de dépression ou d’irritabilité), une baisse d’énergie, la prise de poids, la confusion mentale et l’insomnie.
Les problèmes de thyroïde sont intimement interconnectés avec la ménopause. Selon le Dr John R. Lee, M.D., médecin et auteur reconnu, il appert qu’il existe un lien de cause-à-effet entre l’hypothyroïdie – dans laquelle il y a un niveau inadéquat d’hormone thyroïdienne – et la dominance en œstrogènes. Lorsque l’œstrogène n’est pas correctement contre-balancé par la progestérone, ceci bloque l’action des hormones thyroïdiennes, donc même si la thyroïde produit des niveaux normaux d’hormone, ces dernières sont inefficaces et les symptômes de l’hypothyroïdie apparaissent. Dans ce cas, les analyses de laboratoire montreront des niveaux normaux d’hormones thyroïdiennes, puisque la glande elle-même fonctionne normalement.
Les médecins qui étudient cette question de façon objective, comme la Dre Northrup et le Dr Jonathan Wright, et le Dr Lee avant eux, ont affirmé que ce problème est aggravé lorsqu’une femme se voit prescrire un supplément d’œstrogène, ce qui produit un déséquilibre encore plus grand. Dans cette circonstance, même une prescription pour un supplément d’hormone thyroïdienne n’arrivera pas à corriger le problème sous-jacent qui est la dominance en oestrogènes et il ne sera pas facile d’arriver à équilibrer la fonction thyroïdienne.
Pour comprendre davantage cet équilibre, et pour connaître les nombreuses solutions qui existent pour corriger la dominance en oestrogènes, incluant les tests hormonaux et plus encore, consultez le livre du Dr Christiane Northrup The wisdom of menopause au chapitre 5 «Hormone Therapy: An Individual Choice», version papier ou ebook . Les livres du Dr Lee seront également d’une aide précieuse, p.ex. «Tout savoir sur la préménopause»
Source: www.drnorthrup.com/blog/2013/07/estrogen-dominance-a-true-balancing-act