Voici une question posée à Virginia Hopkins, associée du Dr John Lee et co-auteure de «Tout savoir sur la préménopause»:
«Pourquoi tous les médecins que j’ai consultés depuis mon hystérectomie totale disent-ils «Non» à la progestérone, et même si je l’ai déjà utilisée auparavant? Est-ce à cause du risque d’avoir le cancer du sein? Et avec ou sans l’utérus et les ovaires, est-ce qu’une femme a besoin d’un supplément de progestérone ou même d’un peu de testostérone?»
Voici sa réponse:
«Comme cela arrive fréquemment, les médecins que vous consultez sont probablement confus au sujet de la différence entre les progestines (progestérone synthétique) comme le Provera, et la progestérone bio-identique (naturelle). Il s’agit de substances très différentes. Vous trouverez un chapitre entier sur le sujet dans le livre «Tout savoir sur la préménopause». Les progestines contribuent au cancer du sein, aux accidents cérébro-vasculaires, aux infarctus, aux maux de dos, aux sautes d’humeurs, et plus encore. La progestérone n’a pas ces effets. La progestérone naturelle est la même hormone que celle produite dans le corps, et c’est pourquoi on l’appelle progestérone «bio-identique».
Les progestines ont été inventées en laboratoire et visent à produire une certaine confusion dans le corps en occupant imparfaitement les récepteurs cellulaires de progestérone, ce qui cause des effets indésirables. Si votre médecin insiste pour dire que les progestines et la progestérone sont pareilles, alors demandez-lui pourquoi les niveaux de progestérone sanguine n’augmentent pas lorsque vous prenez des progestines? Ou bien, pourquoi les progestines ne sont pas utilisées dans les traitements pour l’infertilité? Ou encore, pourquoi les progestines causent des anomalies congénitales, alors que la progestérone est l’hormone majeure de la grossesse?
Pour avoir une idée pourquoi votre médecin ne comprend pas cela, voici la petite histoire des thérapies hormonales substitutives (THS), qui a commencé au milieu des années 60:
- 1965-1975. Les oestrogènes sont donnés aux femmes ménopausées comme remède anti-âge. Des milliers de femmes meurent d’un cancer de l’utérus après avoir pris ces oestrogènes d’origine animale (provenant de l’urine de jument gravide).
- 1975. Les scientifiques déterminent que l’oestrogène doit être «balancé» par la progestérone. Mais la progestérone est une hormone naturelle qui ne peut être brevetée, donc des quasi-progestérones appelées progestines sont alors inventées (p. ex. l’acétate de médroxyprogestérone connu sous la marque de commerce Provera), et ont certains des bons effets de la progestérone – mais pas tous. Cependant, toutes les progestines ont des effets secondaires négatifs et même dangereux, que la progestérone n’a pas.
Un bon coup de marketing effectué par l’industrie pharmaceutique fait que des milliers de médecins sont devenus confus, et même aujourd’hui, ils ne comprennent pas encore la différence entre les progestines et la progestérone. Cette différence est expliquée très clairement dans leurs manuels de l’école de médecine, mais en pratique, ce ne sont pas les facultés de médecine qui éduquent nos médecins sur les médicaments, c’est plutôt l’industrie pharmaceutique.
Les femmes ménopausées sont encore une fois convaincues par l’industrie pharmaceutique et par leur médecin que les nouvelles combinaisons d’oestrogènes et de progestines vont les protéger du cancer de l’utérus et les garder jeunes éternellement.
1975–2002. Dans les années qui suivent, de plus en plus de femmes se plaignent des effets secondaires importants des progestines et refusent de les prendre, alors le protocole médical accepté devient le suivant: «Si vous n’avez plus votre utérus, vous pouvez prendre de l’œstrogène seul.»
Des millions de femmes subissent des hystérectomies pour pouvoir prendre de l’œstrogène sans les progestines.
Été 2002. La publication des résultats de l’étude WHI (Women’s Health Initiative) a l’effet d’une bombe sur le monde médical en démontrant que les THS conventionnelles (oestrogène et progestines) augmentent le risque de cancer du sein, de maladies cardiaques, de troubles de la vésicule biliaire et d’accidents vasculaire cérébral (AVC).
2002 jusqu’à maintenant. Des millions de femmes cessent leur THS.
Maintenant, les médecins continuent à confondre progestines et progestérone et disent aux femmes qu’elles n’ont pas besoin de prendre de la progestérone si elles n’ont plus leur utérus, et que la progestérone cause le cancer.
Les médecins n’aiment pas qu’on leur dise qu’ils sont confus, mais avez-vous une idée à quel point ils peuvent l’être justement? Ils ont besoin d’étudier leurs manuels d’endocrinologie, et de se rééduquer au sujet des hormones. Aussi longtemps que ce seront les compagnies pharmaceutiques qui éduqueront nos médecins, nous resterons coincés dans la période noire de la médecine où le profit et la confusion règnent en maîtres.
Les avantages de la THS pour les femmes ayant subi une hystérectomie Après avoir subi une hystérectomie, les femmes qui n’utilisent pas une THS ont 50% plus de risques de mourir d’une maladie du coeur, ou d’être atteintes de démence ou de faire de l’ostéoporose sévère. Ce n’est pas seulement le manque d’oestrogènes qui est responsable d’augmenter ce risque, mais aussi le manque de progestérone et de testostérone.
Les hormones aident réellement! Toutefois, elles aident encore plus et font courir moins de risques si elles sont bio-identiques.
Après avoir subi une hystérectomie, les femmes qui utilisent les THS conventionnelles ont un risque accru d’avoir le cancer et des accidents vasculaires cérébraux (AVC), dû aux effets secondaires des progestines et aux doses trop élevées d’oestrogènes qu’on leur prescrit.
Selon les résultats obtenus par deux études Européennes (voir ci-dessous les références), les femmes avec ou sans utérus, et qui utilisent des hormones bio-identiques (estradiol et progestérone) n’augmentent pas leur risque de cancer et autres problèmes de santé qui ont été associées aux THS conventionnelles.»
Références:
Campagnoli C, Abba C, Ambroggio S, Peris C, Pregnancy, progesterone and progestins in relation to breast cancer risk. J Steroid Biochem Mol Biol, 2005 Dec;97(5):441-50. de Lignières B, de Vathaire F, Fournier S et al, « Combined hormone replacement therapy and risk of breast cancer in a French cohort study of 3175 women, » Climacteric. 2002 Dec ;5 (4):332-40.
Fournier A, Berrino F et al, “Unequal risks for breast cancer associated with different hormone replacement therapies: results from the E3N cohort study,” Breast Cancer Res Treat 2007 Feb 27.
Source: http://www.virginiahopkinstestkits.com/hysterectomyhormones.html
Commentaire de Micheline :
Je ne peux assez insister sur l’importance de bien vous renseigner sur le pour et le contre des THS que les médecins proposent. Vous avez le droit d’insister pour que votre médecin vous prescrive des hormones bio-identiques, telles que Estrogel (oestradiol 17b) et Prometrium (progestérone bio-identique sous forme orale). Ces produits sont référencés dans le Compendium des produits et spécialités pharmaceutiques (CPS) qui est la bible des médecins. Vous avez également le droit d’insister pour avoir une ordonnance de Prometrium même si vous n’avez plus votre utérus.
Par contre si votre médecin se cantonne derrière l’argument que la progestérone ne fait que protéger l’utérus, dites-lui que vous avez des seins où se trouvent beaucoup de récepteurs cellulaires d’œstrogène, et qu’ils ont besoin de la protection de la progestérone contre le cancer dû à la stimulation oestrogénique, autant que votre utérus aurait pu en avoir besoin si vous l’aviez encore. Si votre médecin veut jouer au plus savant et vous refuse quand même cette ordonnance, tournez-vous alors vers les crèmes hormonales en vente libre aux É.-U. (voir hormonesnaturelles.com). À noter toutefois qu’il est fortement recommandé d’être guidée par une praticienne de la santé ayant de l’expérience avec ce genre de produit. Vous pouvez en faire la demande en complétant le formulaire de «Demande de consultation» .
Bon succès dans votre démarche !