Vers l’âge de 40 ans, bien des hommes et des femmes s’aperçoivent qu’ils prennent de l’ampleur autour de la taille. Ce qui est caractéristique dans cette situation est que cela survient même en l’absence d’un changement quelconque au niveau alimentaire ou du style de vie. Les hommes s’en accommodent en général assez bien, mais pour les femmes le fait de perdre leur allure de jeunesse peut être traumatisant, et elles remettent en question les thérapies hormonales qu’on leur propose, surtout si elles ont fait auparavant l’expérience d’un gain de poids avec la pilule contraceptive. De fait, les femmes sont sur la bonne piste en soupçonnant que quelque chose ne va pas du côté de leurs hormones, et les hommes devraient en faire autant car à cet âge des changements hormonaux surviennent aussi chez eux qui se manifesteront par un gain de poids.
Que se passe-t-il chez les hommes?
Chez les hommes, les niveaux de testostérone libre (non liée à la SHBG) commencent à décliner alors que les niveaux d’œstrogène et d’insuline augmentent. C’est que le ratio de conversion qui s’opère normalement de la testostérone vers l’œstrogène, qui a été minuscule jusque là, bascule graduellement en faveur de l’œstradiol, un œstrogène très puissant. Si la testostérone qui leur reste est liée par la SHBG, une protéine qui sert au transport des hormones et qui les rend non biodisponibles, une dominance oestrogénique s’installera et leurs risques de coronaropathies, de dépression, de cancer de la prostate et de divers autres troubles de santé augmenteront en proportion. Bien des hommes «bedonnants» fabriquent autant d’œstrogène que les femmes du même âge à cause du cercle vicieux dans lequel ils se retrouvent eux aussi car les cellules adipeuses, par l’action de l’enzyme aromatase, sont une véritable manufacture d’œstrogène. Par conséquent, plus d’œstrogène plus de graisse abdominale et plus de graisse abdominale plus d’œstrogène au point où ils finissent par développer des seins – ce qui les rend eux aussi à risque de cancer du sein. Mais ce qui se passe également est que cet excès d’œstrogène rend les cellules moins sensibles à l’insuline et la résistance à l’insuline s’installe graduellement ce qui fait augmenter le niveau de cette hormone. L’hyperinsulinémie mène tout droit à des problèmes de santé tels que le diabète et les cardiopathies.
Dans son ouvrage «L’Équilibre hormonal pour les hommes» le Dr John R. Lee, M.D., explique en détail ce processus et le rôle de la progestérone bio-identique pour «libérer» la testostérone et rétablir l’équilibre hormonal qui permet aux hommes non seulement d’éviter ces troubles de santé mais également de rétablir leur libido qui elle aussi s’en va en déclinant.
Pour les femmes, c’est pas mal plus compliqué…
Chez les femmes, la connexion entre l’excès de graisse corporelle, la testostérone, les oestrogènes et la progestérone est beaucoup plus complexe. Des études scientifiques récentes (O’Sullivan et al 2001; Rosenbaum et al 1999) attribuent à l’action de l’œstrogène, qui réduit l’oxydation des lipides à la puberté et au début de la grossesse, le fait que les femmes fabriquent des cellules adipeuses plus facilement. La nature le veut ainsi en vue de la grossesse et de la lactation, et c’est ce qui a assuré la survie de la race humaine dans les temps préhistoriques. Il ne fait donc aucun doute qu’il y a un lien entre l’œstrogène et la prise de poids chez les femmes.
L’œstrogène, ami ou ennemi?
Toutefois, ce qui est paradoxal est qu’à la ménopause la baisse de production ovarienne d’œstrogène est associée à un ratio taille-hanches plus élevé et à une augmentation de tissu adipeux viscéral mais que chez certaines femmes, la prise d’oestrogène peut freiner ce processus. Par contre chez d’autres prendre de l’œstrogène va l’accélérer, en particulier si elles ne prennent que de l’œstrogène (sans progestérone) parce qu’elles n’ont plus leur utérus.1
Dans l’article en référence, la Life Extension Foundation appuie l’hypothèse avancée par le Dr John Lee2 selon laquelle à la préménopause tous les oestrogènes endogènes (notamment l’oestriol, l’oestradiol et l’oestrone) baissent graduellement, mais que la baisse de progestérone est beaucoup plus dramatique, ce qui met les femmes dans un état de dominance oestrogénique. Selon le Dr Lee et bien d’autres experts, dont les mieux connus sont la Dre Christiane Northrup3 et le Dr Jonathan Wright4 , le déséquilibre entre les oestrogènes et la progestérone joue un rôle crucial dans la dynamique de l’obésité métabolique et l’accumulation de graisse viscérale chez les femmes. De plus en plus nombreux sont les médecins aux É.-U. qui prônent une hormonothérapie à base de progestérone bio-identique administrée par voie transdermique pour rétablir l’équilibre hormonal qui permettra d’éviter les troubles de santé qui mènent souvent au syndrome métabolique qui se caractérise par la résistance à l’insuline, l’hypertension et l’hypercholestérolémie. Et évidemment, le dominance de l’œstrogène peut aussi mener à un diagnostic de cancer du sein.
La thyroïde s’en mêle…
La dominance oestrogénique a également un impact sur la glande thyroïde, qui est la glande maîtresse dans le contrôle du métabolisme. Une déficience thyroïdienne, ou l’hypothyroïdie, se manifeste entre autres par la prise de poids, la peau et cheveux secs, la fatigue, la léthargie. Pourquoi tant de femmes ont-elles ces problèmes tout à coup à la préménopause? Là encore il y a un lien avec la dominance oestrogénique. Selon le Dr Lee, l’oestrogène non contrebalancé par la progestérone rendra les récepteurs cellulaires des hormones de la thyroïde plus «sourds» à leur message, ce qui contribuera bien sûr au cercle vicieux qui s’installe et qui affecte tant la qualité de vie et la santé de femmes à ce stade. De fait, si une femme commence à prendre un médicament comme Synthroid® et par la suite utilise la progestérone bio-identique, le médecin baissera souvent la dose ou arrêtera le médicament car la réponse cellulaire à la thyroïde se sera normalisée. Et en passant, toute personne qui souffre d’hypothyroïdie doit éviter le soya non fermenté sous toutes ses formes car celui-ci a un effet dépresseur sur la thyroïde, et on le considère même comme goîtrogène.
Les hormones mâles à la rescousse
Une autre hormone qui est impliquée dans le contrôle du poids est la DHEA (Dihydroépiandrostéone), une hormone surrénalienne qui est un précurseur des androgènes autant chez les femmes que chez les hommes. Une étude menée auprès d’un groupe d’hommes et de femmes de plus de 60 ans a démontré que la prise de 50 mg par jour de DHEA a stoppé et même fait régresser le gain de masse adipeuse (Villareal et al 2000). Une autre étude a démontré une diminution de graisse abdominale et une meilleure réponse cellulaire à l’insuline. Chez les femmes toutefois, le prise de DHEA doit être surveillée car cette hormone est un précurseur direct de la testostérone, et un surplus pourrait se manifester par la pilosité faciale. Un métabolite de la DHEA, le 7-keto DHEA, ne présente pas ce problème. Il s’agit d’un métabolite de la DHEA qui possède également une action thermogénique qui aide à la perte de poids.
Le stress, perturbateur endocrinien #1
Le stress a un impact direct sur nos hormones, tout d’abord en stimulant la production d’une autre hormone surrénalienne, le cortisol. Le cortisol est une hormone catabolique qui en trop grande quantité est destructrice des tissus et de l’homéostasie de tout le système endocrinien. De plus, si les surrénales deviennent épuisées et ne peuvent plus fournir à la demande en cortisol, le corps convertira la progestérone en cortisol et qui plus est le cortisol fera concurrence à la progestérone pour ses propres récepteurs. L’œstrogène aura alors libre cours et le cercle vicieux qui mène à la prise de poids et au syndrome métabolique sera enclenché! Il est vital de contrôler le stress par tous les moyens à tout âge. Même chez les adolescentes, le stress aura un effet néfaste sur le système endocrinien et le syndrome prémenstruel deviendra un cauchemar mensuel. On ne peut pas toujours contrôler nos circonstances, mais on peut contrôler comment on vit ce qui nous arrive. La spiritualité, la prière, l’attitude positive, le yoga sont autant d’approches à explorer avant d’avoir recours aux médicaments psychotropes. De plus, la progestérone bio-identique aidera à réduire l’anxiété et à rétablir le calme mental par son action sur les neurones du cerveau.5
Ce qu’il faut changer à notre alimentation
Sur le plan alimentaire, il est d’une importance capitale d’adopter une alimentation visant à éviter le pic d’insuline qui accompagne la consommation d’aliments à index glycémique élevé. Il faut aussi à tout prix réduire le niveau sanguin d’insuline au minimum nécessaire pour que cette hormone puisse accomplir son rôle vital dans l’organisme, qui est de permettre aux cellules d’utiliser le glucose sanguin pour créer de l’énergie, et éviter ainsi les effets métaboliques négatifs qui se produisent si le pancréas est forcé d’en produire un surplus pour y arriver. De plus, l’insuline détient la clé de nos cellules adipeuses. Tant que le niveau d’insuline demeure élevé, il est très difficile de perdre du poids et de fait un régime hypocalorique vous fera perdre de la masse musculaire plutôt que de la masse adipeuse à moins que vous adoptiez en même temps une alimentation à faible index glycémique.6
Dire adieu à sa taille de guêpe
Finalement, il faut quand même dire, mesdames, que d’essayer de retenir ou retrouver notre taille de guêpe n’est pas non plus l’idéal. De fait, la nature semble s’obstiner à nous faire prendre deux ou trois kilos à la ménopause pour la simple raison qu’un peu de graisse corporelle assurera la production naturelle de l’œstrogène dont nous aurons besoin entre autres pour maintenir le collagène des articulations et de la peau, la santé des muqueuses (en particulier du vagin et de la vessie), et la souplesse des vaisseaux sanguins. L’idéal est de maintenir un indice de masse corporelle (IMC) ne dépassant pas 22 ou 23, pour éviter que l’oestrogène ne devienne notre ennemi. Et quel que soit notre IMC, il est important aussi de surveiller notre tour de taille. Un tour de taille dépassant 84 cm (33 pouces) chez les femmes est indicatif de troubles cardiovasculaires potentiels.
Notes et références:
1
À l’instar du Dr Lee, la Dre Sylvie Demers dans son livre «Hormones au féminin» insiste sur la nécessité de prescrire de la progestérone à toute femme à qui on prescrit de l’œstrogène, que la femme ait son utérus ou non. Prendre de l’œstrogène seul ne fait qu’augmenter les risques associés à la dominance oestrogénique et rend plus probable la prise de poids.
2
John R. Lee, M.D., Tout savoir sur la préménopause
3
Christiane Northrup, M.D. La sagesse de la ménopause
4
Jonathan V. Wright, M.D. Stay Young and Sexy with Bio-Identical Hormone Replacement
5
Voir l’article intitulé «»
6
Pour plus d’information sur l’index glycémique des aliments, voir www.montignac.com. Il y a également des nutriments, tels que le chrome et le vanadium, qui se sont avérés très efficaces pour resensibiliser les cellules à l’insuline. Pour plus de détails à ce propos voir www.aimpourlasante.com, et cliquez sur «AIM Glucochrom». Ce produit de la compagnie AIM International est unique en son genre car il s’agit de chrome organique, extrait de l’orge verte, qui est beaucoup plus facile à assimiler que le picolinate de chrome.
Référence pour cet article:http://www.lef.org/protocols/metabolic_health/obesity_01.htm?source=eNewsLetter2010Wk33-1&key=Body+Health+Concern
Bonne santé au naturel!
www.santedesfemmes.com