Bonjour, J’ai 54 ans et je suis ménopausée depuis l’âge de 40 ans, mais rien à voir avec l’hérédité car j’ai 5 soeurs plus âgées et elles avaient 50 ans et plus à la ménopause. J’ai eu un cancer à l’intestin à l’âge de 12 ans. J’ai aussi eu de la chimio pendant 4 ans, et aujourd’hui je me retrouve avec de l’ostéoporose précoce.
J’ai suivi les conseils de mon médecin et j’ai pris Actonel pendant 2 ans, résultat encore une perte osseuse. J’ai tout arrêté, même le Carbocal car il me donnait des douleurs abdominales. Je prends présentement du calcium, du magnésium, vitamine D. Je n’ai jamais pris d’hormone sauf Inner Peace en gel et du trèfle rouge. Quand je vais voir mon médecin il me sermonne et la peur s’installe malgré moi. Je ne veux plus passer d’ostéodensitométrie par peur.
Je suis très active, je mange bio, sans viande et j’ai même adopté depuis une diète sans gluten. J’ai diminué de beaucoup les douleurs abdominales, mais depuis quelque temps je suis plus fatiguée et je manque d’énergie et j’ai toujours faim.
Que faire de plus? Dois-je recommencer à prendre de la progestérone bio-identique?
Carole
Bonjour Carole,
Le minéral le plus abondant de notre corps est sans contredit le calcium puisqu’il occupe une grande place dans notre ossature. Toutefois, l’os n’est pas composé que de calcium comme on pourrait le croire dans les publicités. On nous incite fortement à ingérer des suppléments de calcium alors que le plus important est d’assimiler ce calcium. L’os est donc composé de calcium mais aussi de phosphore entourés de collagène. Les minéraux occupent environ 67% de la structure de l’os tandis que le collagène 33%. Cette forme de calcium est appelé hydroxyapatite et elle a besoin d’autres minéraux pour se former comme le magnésium et le sodium. D’autres nutriments sont importants pour la structure de l’os : le zinc, le cuivre, le bore, les vitamines C et K, les protéines de qualité, la betacarotène. L’ostéoporose survient lorsque les cellules qui résorbent l’os (ostéoclastes) sont plus abondantes et actives que celles qui le construisent, soit les ostéoblastes. Avant la ménopause, l’oestrogène joue un rôle clé dans l’équilibre entre les ostéoblastes et les ostéoclastes en effectuant la régulation de ces derniers afin qu’ils ne dominent pas causant ainsi la perte de densité osseuse, ou « os poreux » tel que l’indique le terme « ostéoporose ».
C’est pourquoi les médecins ont depuis des décennies prescrit des suppléments d’oestrogène afin d’aider les femmes à maintenir une bonne masse osseuse. Malheureusement, au lieu de prescrire de la progestérone bio-identique, ils ont prescrit des progestines qui n’ont pas le même rôle que la progestérone pour maintenir la fonction des ostéoblastes. C’est pourquoi la fameuse étude WHI (Women’s Health Initiative) qui a fait couler tant d’encre, en a conclu que l’hormonothérapie était plus ou moins utile pour la santé des os. Ce qui est malheureux, car les médecins se fient maintenant plutôt à des médicaments tels que les bisphosphonates qui ont des effets secondaires effarants et ne font que créer l’illusion d’améliorer la masse osseuse. De fait, ils maintiennent la densité osseuse mais pas la qualité des os, qui est tout aussi importante. Des études cliniques démontrent que les hormones bio-identiques peuvent accomplir ces deux choses de façon efficace et sécuritaire.
Plusieurs autres facteurs influent sur la structure osseuse, notamment l’équilibre acido-basique. Par conséquent, il est important que notre alimentation contienne plusieurs aliments dits alcalinisants surtout le matin. C’est pour cette raison que j’incite les gens et les femmes surtout à commencer leur journée avec un jus d’herbe d’orge sous forme de poudre qu’on reconstitue avec un jus ou de l’eau.* L’herbe d’orge est riche en nutriments antioxydants et alcalinisants. Faire ses propres jus à l’extracteur est aussi une bonne alternative. 50 à 60% de l’alimentation quotidienne devrait être composée de légumes crus et cuits, en ajoutant 1 à 2 fruits seulement, des noix et graines de toutes sortes et d’avoir une alimentation diversifiée sans excès de viande et de sucre pour éviter d’acidifier l’organisme. L’exercice est un outil important car il permet de garder le calcium dans les os.
A cet effet, la silice est également un minéral bénéfique puisque qu’il fixe le calcium. Vous dites avoir eu des problèmes d’intestin. La mauvaise assimilation, une insuffisance d’acide chlorhydrique dans l’estomac, l’intolérance au lactose, une dysbiose intestinale c’est-à-dire le manque de bonnes bactéries sont aussi en cause dans l’ostéoporose. Du côté hormonal, en plus de la baisse d’estrogène à la ménopause, une déficience en calcitonine due au fait d’un dysfonctionnement de la glande thyroïde, l’utilisation du Depo-Provera comme contraceptif, et le manque de vitamine D sont à considérer. La posologie de la vitamine D pour une personne à risque ou souffrant d’ostéoporose devrait être de 5000u.i. par jour, durant l’hiver et de 2000u.i l’été.
En résumé, vous devriez adopter une alimentation telle que mentionnée dans ce message et ajouter un supplément de strontium le matin en plus de votre supplément de calcium pris le soir. La prise de progestérone bio-identique serait aussi un atout (soit sous forme de Prometrium ou de crème transdermique). Pour l’oestrogène, demandez à votre médecin de vous prescrire Estrogel (à condition bien sûr qu’il n’y ait pas de contre-indication pour vous), qui est de l’oestradiol bio-identique sous forme transdermique. Contrairement aux hormones sous forme de timbres, ceci vous permet d’ajuster la dose à vos besoins. Il faut éviter à tout prix de prendre l’oestrogène sous forme orale à cause des effets secondaires causés par le premier passage au foie. Demandez à votre médecin d’évaluer votre vitamine D ainsi que la ferritine, votre réserve en fer.
J’espère que ces renseignements sauront vous aider.
Nicole Renaud, nd.a.
naturopathe agréée
membre de l’ANAQ
