Récemment, je recevais un appel d’une femme de 53 ans que j’appellerai Simone. Étant ménopausée depuis 3 ans, elle venait de passer un test de densitométrie osseuse et à son grand désarroi, on lui avait diagnostiqué un début d’ostéoporose. Son médecin lui ayant prescrit du Fosamax, elle hésite à prendre ce médicament à cause de ses effets secondaires et veut savoir ce qu’elle pourrait faire pour régler son problème de façon naturelle. Elle fait depuis plusieurs années des efforts sérieux pour bien s’alimenter, fait de l’exercice régulièrement, ne fume pas et prend du calcium accompagné de vitamine D et de magnésium. Malgré tout, elle a une perte osseuse qui est quand même inquiétante pour son âge. Que faire de plus?
Au niveau de la nutrition, une première chose dont il faut s’assurerest que le calcium pris en supplément (et même le calcium alimentaire) est bien absorbé et qu’il est accompagné de la panoplie de minéraux supports nécessaires à la bonne minéralisation des os. Parmi ceux-ci les plus importants sont le zinc, le manganèse, la silice et le bore. Pour ce qui est de l’assimilation du calcium, bien des personnes en vieillissant ne produisent plus suffisamment d’acide chlorhydrique dans l’estomac pour pouvoir bien absorber ce minéral. Le chlorhydrate de bétaïne est un supplément peu dispendieux qui peut grandement aider.
Ensuite, il ne faut pas oublier que l’équilibre acido-basique au niveau systémique est d’une importance capitale pour éviter la décalcification des os, car le corps ira chercher dans les os le calcium nécessaire pour tamponner l’excès d’acidité métabolique. En plus d’éviter une alimentation trop acidifiante, il est sage de consommer des jus verts, en particulier le jus d’herbe d’orge, dont les propriétés pour alcaliniser le système sont reconnues. Le jus d’herbe d’orge est également riche en vitamine K, une vitamine essentielle à la santé des os et que l’on trouve surtout dans les légumes verts. Je recommande le jus d’herbe d’orge préparé selon la méthode du Dr Yohishide Hagiwara qui préserve les enzymes endogènes de la plante (voir références ci-dessous).
Mais au-delà de ces considérations, il ne faut pas oublier que le facteur hormonal est clé pour la santé des os toute notre vie durant. Avec l’arrêt de l’ovulation à la ménopause, le niveau des hormones stéroïdes (estrogène, progestérone, testostérone) a beaucoup diminué. Cependant, grâce à nos glandes surrénales qui deviennent notre système de rechange, la production hormonale se maintient à un niveau qui répond à nos besoins à cette période de notre vie, en particulier en ce qui a trait au maintien de la masse osseuse. Par contre, bien des choses peuvent empêcher ce système de fonctionner, entre autres le stress, l’alimentation moins qu’optimale, l’ablation de l’utérus et/ou des ovaires. Un autre facteur clé est l’état de vos os à la préménopause. La masse osseuse optimale est atteinte vers l’âge de 30 ans.Toute perturbation du système hormonal avant cet âge, soit par le stress ou la mauvaise alimentation, et aussi par la prise de contraceptifs chimiques (surtout le Depo-Provera), réduit les chances d’atteindre ce point saillant et augmente le risque de souffrir d’ostéoporose à la ménopause.
C’est un fait que les hormones jouent un rôle primordial et indispensable pour former et maintenir la masse osseuse. L’oestrogène et la progestérone sont les contremaîtres du chantier de construction de nos os. L’oestrogène contrôle l’activité des ostéoclastes, cellules dont le rôle est de résorber les vieux tissus osseux. La progestérone de son côté aide à générer les ostéoblastes, nouvelles cellules qui formeront la matrice de protéines sur laquelle le calcium viendra se fixer. Finalement, l’oestrogène et la vitamine D (qui fonctionne comme une hormone) s’affaireront pour fixer le calcium sur cette matrice. À la ménopause, le déséquilibre hormonal qui se produit dérange ce processus: et les ostéoclastes résorbent le tissu osseux plus vite qu’il ne peut se régénérer, de sorte que l’on se retrouve avec les os «poreux».
Pendant des décennies les médecins ont proposé les traitements hormonaux de substitution (THS) aux femmes qui arrivaient à la ménopause, entre autres pour la prévention de l’ostéoporose et des maladies cardio-vasculaires. Puis, en 2002, une importante étude, le «Women’s Health Initiative», a démontré que les bienfaits escomptés de la THS à base de Premarin et de Provera ne donnaient pas des résultats suffisamment positifs pour justifier les risques que l’on faisait courir aux femmes par ce traitement.
Si les hormones prescrites aux femmes dans cette étude avaient été bio-identiques (identiques à nos propres hormones) au lieu d’être non bio-identiques et d’origine animale comme le Premarin ou synthétiques (inventées en laboratoire) comme le Provera, bien des médecins et scientifiques s’accordent pour dire que les résultats de l’étude auraient été très différents et auraient plutôt confirmé l’importance d’un traitement hormonal pour la prévention ou le traitement de l’ostéoporose. La conséquence de la lenteur du monde médical à reconnaître ce fait est dramatique pour les femmes car les médecins hésitent maintenant à prescrire des hormones et se tournent plutôt vers les biphosphonates comme Fosamax, Actonel ou Boniva. Le principal rôle de ces médicaments est d’agir comme une sorte de chimio pour inactiver les ostéoclastes.
La publicité truquée des compagnies pharmaceutiques fait croire aux femmes (et même aux médecins) que les biphosphonates aident à refaire la masse osseuse – mais tel n’est pas le cas. Ils ne font qu’entraver la résorption des vieilles cellules pour donner une chance au processus de régénération cellulaire de se rattraper. Cependant, cela n’arrivera pas si toutes les mesures ne sont pas prises pour stimuler cette régénération sans laquelle au bout de quelques années les os seront surtout composés de cellules mortes. Ceci produira une densité illusoire car les os auront perdu en qualité ce qu’ils auront gagné en densité. Ce type de médicament ne devrait être prescrit qu’en dernier recours, lorsqu’une patiente âgée ne peut prendre les mesures nécessaires au niveau de l’alimentation, de l’exercice, etc. Mais même à un âge avancé, une THS à base d’hormones bio-identiques et bien dosée peut aider. Le Dr John R. Lee a prescrit de la crème à la progestérone bio-identique à des femmes de plus de 80 ans et elles ont pu regagner jusqu’à 15% de masse osseuse de bonne qualité (voir références ci-dessous)!
Références et lectures recommandées:
Dr John R. Lee, M.D., «Équilibre hormonal et progestérone naturelle», Éditions Sully