Si vous voulez garder votre cerveau en forme jusqu’à 100 ans et plus et réduire vos risques de vous retrouver avec une forme ou une autre de démence, des bonnes habitudes de vie, un apport adéquat en certaines vitamines et antioxydants, la consommation régulière de thé vert, l’activité physique feraient partie du secret de jouvence que nous recherchons tous pour pouvoir jouir de nos vieux jours.
À ce propos, les conclusions tirées de trois études présentées à la récente conférence internationale de l’Association de l’Alzheimer sont pleines d’optimisme. «Ces études sont très encourageantes», déclare William Thies, chef médical et scientifique de l’Association de l’Alzheimer «elles envoient aux gens le message qu’il y a moyen de faire quelque chose pour éviter le déclin mental et l’Alzheimer après tout.»
L’exercice, un incontournable! Une des études, menée au Brigham Women’s Hospital de Boston, a suivi plus de 1,200 personnes âgées sur une période de 20 ans. De ce nombre, 242 ont développé une forme de démence. Les chercheurs ont constaté que les participants qui étaient de modérément à très actifs physiquement voyaient leur risque de développer une forme ou l’autre de démence réduit de 40%. Les participants ayant fait très peu d’exercice avaient 45% plus de risque de développer un problème cognitif à comparer aux personnes ayant le niveau le plus élevé d’activité physique.
Le thé vert, un autre incontournable! Une deuxième étude a regroupé 4,800 hommes et femmes âgés de 65 ans et plus, qui ont été suivis pendant 14 ans. On a constaté que les buveurs de thé souffraient moins de déclin mental que les participants qui n’avaient pas bu de thé du tout. Pour les personnes qui ont bu du thé vert de une à quatre fois par semaine, le rythme du déclin mental a ralenti de 37% à comparer aux personnes qui n’ont pas consommé de thé du tout.Malheureusement pour les accros au café, ce dernier n’a pas fait de différence. Selon l’auteur du rapport de cette étude, Lenore Arab de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), les bienfaits observés chez les buveurs de thé ne semblent pas être reliés à l’apport en caféine car celle-ci est deux à trois fois plus élevée dans le café que dans le thé.
Le troisième incontournable: la vitamine D Dans le cadre de la troisième étude, des chercheurs britanniques ont étudié les effets de la vitamine D sur le cerveau. Ils ont examiné les niveaux sanguins de vitamine D chez 3,325 adultes de 65 ans et plus, Des tests cognitifs ont également été administrés aux sujets de l’étude. On a constaté que chez les personnes ayant une légère déficience en vitamine D le risque de déclin cognitif augmentait de 42%. Toutefois, chez les personnes ayant une déficience plus prononcée de cette vitamine, le risque de déclin mental augmentait de 394%. Le principal chercheur David Llewellyn de l’école médicale de l’Université Exeter explique «La vitamine D est neuroprotectrice de plusieurs façons, notamment en protégeant l’approvisionnement sanguin du cerveau et en aidant à réduire les toxines». «Pour la première fois nous avons pu établir un lien entre un faible niveau de vitamine D et la probabilité de problèmes cognitifs» précise le Dr. Llewellyn.
Malheureusement, on estime que un milliard d’habitants de la planète ont des niveaux insuffisants de vitamine D, ce qui est très inquiétant considérant le vieillissement de la population des pays occidentaux. Les aliments ne contiennent que très peu de vitamine D, la synthèse par l’exposition au soleil n’est pas possible pendant une bonne partie de l’année pour les habitants des régions nordiques, et avec l’âge la synthèse par la peau devient moins efficace.
Mais il y a plus que la vitamine D… Selon la Life Extension Foundation, l’alimentation typique nord-américaine tend non seulement à être déficiente en vitamine D mais d’autres nutriments essentiels à la santé du cerveau peuvent également être insuffisants. Bien des personnes âgées mangent moins alors que le besoin en certaines vitamines, en particulier la B6, augmente avec l’âge. Il y a de plus le problème de l’absorption des nutriments venant de l’alimentation qui devient moins efficace avec l’âge. Même chez les personnes âgées en santé, on constate souvent des déficiences en vitamines B6, B12 et acide folique.
Les vitamines sont impliquées dans de nombreux processus biochimiques dans le corps humain, y compris la fonction cognitive. Les vitamines B, en particulier, jouent un rôle intégral dans le fonctionnement du système nerveux et aident à la synthèse de neurotransmetteurs qui affectent l’humeur. Un complexe de vitamines B est essentiel pour maintenir l’énergie et l’équilibre hormonal. Un article dans le Journal of Psychopharmacology a décrit une étude de 76 hommes de plus de 65 ans à qui on a administré un supplément de vitamine B6 ou un placebo. Après avoir testé la mémoire de ces participants, les auteurs de cette étude en ont conclu que la vitamine B6 avait amélioré la capacité mentale de retenir et de récupérer l’information. (Deijen JB et al 1992). Une autre étude a examiné la déficience en B12 par rapport à la mémoire et la neuropathie chez les personnes âgées et conclu que dans les deux cas on obtenait des améliorations grâce à des injections ou un supplément de B12. (Carmel R 1996).
Pour ce qui est de l’acide folique (qui fait partie du complexe B), une étude a déterminé que des niveaux trop faibles de ce nutriment sont associés à des déficits cognitifs et que les patients traités avec l’acide folique pendant 60 jours ont eu une amélioration notable tant sur le plan de la mémoire que celui de l’attention. (Fiovaranti MFE 1997). En résumé, prendre des mesures pour améliorer sa santé en général est la meilleure approche pour aider à prévenir ou même faire régresser les problèmes cognitifs reliés au vieillissement. En plus de s’assurer d’un bon apport en vitamines dont le cerveau a besoin, il faut à tout âge faire de l’exercice, éviter de fumer, et s’assurer d’avoir des artères «propres» afin de maximiser la circulation du sang et de l’oxygène au cerveau. Les antioxydants sont particulièrement importants pour empêcher l’oxydation du cholestérol, qui le rend plus «collant» et augmente le risque de formation de la plaque artérielle, ce qui entrave la circulation vers le cerveau. Nos fonctions cognitives bénéficient également d’antioxydants, en particulier ceux qu’on trouve dans les petits fruits. Les bleuets sont champions dans ce domaine et se sont mérité le nom de «brain berries», à cause de la présence d’anthocyanines, considérés comme une des antioxydants les plus puissants de la nature. Les bleuets contiennent également du ptérostilbène, qui aide à maintenir des niveaux sains de lipides sanguins (à condition que ceux-ci soient déjà dans les normes). Et plus important encore pour le cerveau, ces deux composantes des bleuets aident à maintenir la réplication normale de l’ADN.
Sources:
Article publié dans le quotidien USA Today le 12 juillet 2010.Life Extension Foundation (www.lef.org), http://www.lef.org/news/LefDailyNews.htm?NewsID=9919&Section=VITAMINS&source=DHB_010714&key=Body+ContinueReadinghttp://www.lef.org/newsletter/2010/0713_Reduced-Vitamin-D-Levels-Linked-to-Cognitive-Decline.htm?source=eNewsLetter2010Wk29-1&key=Article&l=0#article
Commentaire de Micheline:
Un aspect non négligeable du maintien des fonctions cognitives est l’équilibre hormonal. On connaît les effets dévastateurs sur l’humeur, la mémoire, le bien-être psychologique, etc. que peut avoir la «tempête hormonale» de la préménopause. La progestérone est essentielle non seulement pour maintenir l’équilibre avec l’œstrogène et permettre à cette hormone de bien fonctionner dans le corps, mais aussi elle est en elle-même indispensable au cerveau. Non seulement y a-t-il des récepteurs de progestérone dans le cerveau qui servent à réguler la fonction de certains neurotransmetteurs essentiels à la fonction cognitive, mais le cerveau a tellement besoin de cette hormone qu’il en produit lui-même! Toutefois avec l’âge, il faut lui venir en aide à ce niveau également.
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