Maladie d’Alzheimer: le dépistage précoce est-il utile?

Maladie d’Alzheimer: le dépistage précoce est-il utile?

Le dépistage précoce de certaines maladies, dont le cancer, est devenu une nouvelle industrie qui fait réaliser des milliards au complexe médico-pharmaceutique. Mais dans le cas de la maladie d’Alzheimer, toute personne qui se laisse prendre dans ce filet court le risque énorme de se voir étiquetée comme «malade mental» même si ses problèmes occasionnels de mémoire n’étaient qu’une affaire de stress ou, en particulier chez les femmes, de déséquilibre hormonal.

En parlant de dépistage de maladies, le Dr Marc Zaffran (Martin Winkler) dans son dernier blogue sur passeportsante.net a totalement raison lorsqu’il affirme «On ne peut pas vivre en cherchant sans arrêt à savoir quelles épées de Damoclès (réelles, fictives ou hypothétiques) sont suspendues au-dessus de notre tête. … Le risque zéro n’existe pas; la vie, c’est risqué; et la vie est trop précieuse pour la confier pieds et poings liés à des médecins qui jouent aux devins – et aux apprentis sorciers.» Ne manquez pas de lire cet excellent article du Dr Zaffran (Martin Winkler), en cliquant sur le lien ci-dessous.

Le diagnostic de l’Alzheimer est très difficile à établir avec certitude – de fait en ce moment ce n’est qu’à l’autopsie qu’on peut savoir si une personne était réellement atteinte de cette maladie. Avec l’âge, les fonctions mentales se détériorent pour diverses raisons, entre autres des «mini» accidents vasculaires cérébraux qui n’affectent pas les fonctions motrices mais peuvent affecter la mémoire. Tel était le cas de ma mère, qui arrivait à ses 94 ans lorsqu’elle est décédée en octobre 2009. On lui avait diagnostiqué des mini AVC quelques années auparavant, ce qui avait affecté sa mémoire. Bien entendu, avec le temps sa mémoire a continué à se détériorer. Toutefois, elle n’avait pas, à mon avis, les comportements d’une personne atteinte d’Alzheimer. Elle reconnaissait ses proches, était toujours de bonne humeur et passait son temps à nous répéter qu’elle était heureuse et qu’elle se sentait en pleine forme. Elle aimait dire son chapelet (donc se rappelait de ses prières) et égayait son entourage avec ses histoires du temps de sa jeunesse dont elle inventait une bonne partie. Puis on lui a prescrit du Reminyl, un médicament pour l’Alzheimer qui est très dispendieux et dont l’efficacité dans son cas était nulle. Cela s’ajoutait au Zyprexa, un antipsychotique qu’on lui avait prescrit quelques années auparavant. Je m’étais objectée à cette combinaison de médicaments car il y a une contre-indication à prendre les deux à la fois, cela pouvant causer la mort subite. Et effectivement, elle est décédée dans son sommeil alors qu’elle était encore mobile et «en bonne santé» sauf pour ses troubles de mémoire. Souffrait-elle d’Alzheimer? Seule une autopsie nous aurait donné la réponse, mais à quoi bon? Poursuivre le médecin qui lui a prescrit ces médicaments changerait-il quelque chose à un système médical qui surmédicamente les personnes âgées? J’en doute. Mais soyons nous-mêmes aux aguets – en vieillissant, nous sommes tous des victimes potentielles d’un système médical pour lequel la maladie, c’est payant et en vieillissant, nous devenons des clients de plus en plus «payants». Prendre notre santé en main est la seule option qui soit payante pour nous plutôt que pour les médecins.

Pour lire l’article de Martin Winkler, intitulé «Maladie d’Alzheimer: le dépistage précoce est-il utile?» cliquez ici…

Un ouvrage qui va dans le même sens et qu’il vaut la peine de lire est « Le dernier des bien portants: Comment mettre son bien-être à l’abri des services de santé », par le Dr Nortin Hadler, M.D., traduit de l’anglais par le Dr Fernand Turcotte, M.D. (publié par Les Presses de l’université Laval). L’influence de l’industrie médico-pharmaceutique est malheureusement une réalité même dans le système de santé canadien. Selon cet auteur, le fait est que si on est bien portant plus on consulte le médecin et plus on se soumet à des tests de dépistage « au cas où on soit malade », et plus on prend de médicaments pour des problèmes qui pourraient facilement être résolus par des changements à l’alimentation ou au style de vie, plus on sacrifie notre santé sur l’autel de la médicalisation inutile.

 

Bonne lecture et bonne santé au naturel!


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