La glande thyroïde est le centre de contrôle du métabolisme du corps. C’est sous sa direction que les cellules croissent, se réparent et se régénèrent. De plus elle joue un rôle clé dans le maintien de l’homéostasie (équilibre) de tous les systèmes et cellules du corps. La glande thyroïde fonctionne de la même façon chez les hommes et les femmes, maisles femmes risquent beaucoup plus de se retrouver avec une hypothyroïdie à cause des perturbations hormonales qu’elles connaissent à différentes périodes de leur vie, en particulier pendant la puberté et la ménopause.
Le type d’hypothyroïdie qui guette les femmes à cause des interactions hormonales ne conduit pas à une pathologie de cette glande mais à une dysfonction décrite comme «hypothyroïdie fonctionnelle». Voici la description que donne le Dr George Gillson M.D., directeur médical du laboratoire RMA à Calgary1: «L’hypothyroïdie fonctionnelle est un problème très commun qui affecte des milliers de femmes au Canada. Typiquement, les tests de la thyroïde sont normaux, mais tous les symptômes d’un ralentissement de la glande, ou hypothyroïdie, sont présents. … Voici un exemple typique: une femme de 35 ans s’est fait enlever l’utérus et les ovaires, et son médecin lui a prescrit de l’œstrogène administré par voie orale. Elle ne reçoit pas de progestérone car son médecin croit qu’elle n’en a pas besoin puisqu’elle n’a plus son utérus ! Quelques mois plus tard, elle a engraissé de 15 kilos, elle est continuellement fatiguée, elle a toujours froid et ses cheveux commencent à devenir clairsemés. Les tests de la thyroïde sont normaux et son médecin dit qu’il n’y a rien qu’il peut faire de plus. Cette femme souffre d’une déficience thyroïdienne fonctionnelle à cause de l’effet de l’œstrogène non contrebalancé par la progestérone qui provoque un état de dominance oestrogénique. Pour éviter ce problème il aurait fallu que son médecin lui prescrive aussi de la progestérone, même si elle n’a plus son utérus afin de maintenir l’équilibre hormonal et éviter cet impact sur la thyroïde.»
Interaction thyroïde/oestrogènes/progestérone
Même chez les femmes qui arrivent à la ménopause avec «tous leurs morceaux», on sait que les ovaires cesseront de fabriquer de la progestérone bien avant de cesser leur production d’œstrogène, ce qui causera une dominance de l’œstrogène surtout si un stress mal contrôlé empêche les surrénales de prendre la relève pour produire de la progestérone. En se basant sur son expérience clinique, le Dr John R. Lee, M.D. suggère dans ses ouvrages que l’œstrogène, lorsqu’il devient dominant, rend les récepteurs cellulaires de la thyroïde moins réceptifs à cette hormone et que la progestérone aide à améliorer la réponse cellulaire à ces hormones.2
Interaction thyroïde/surrénales
La surproduction de cortisol causée par le stress entraîne une fatigue surrénalienne qui contribuerait à l’hypothyroïdie fonctionnelle, d’autant plus que le cortisol entrave la conversion des hormones de la thyroïde (la T4 vers la T3), et rend les cellules moins aptes à recevoir le message de ces hormones. Typiquement, les symptômes de la fatigue surrénalienne sont semblables aux symptômes de l’hypothyroïdie. C’est pourquoi en présence de ces symptômes il est recommandé de tester non seulement le fonctionnement de la thyroïde mais aussi des surrénales et une approche thérapeutique ciblera les deux glandes. La progestérone joue également un rôle dans la conversion des hormones de la thyroïde.
Interaction thyroïde/insuline
La résistance à l’insuline peut également provoquer des symptômes semblables à ceux de l’hypothyroïdie. La résistance des cellules à l’action de l’insuline est un autre problème qui accompagne souvent la perturbation hormonale de la périménopause où la dominance oestrogénique est si prévalente. Cela se voit aussi chez les femmes (de tout âge) qui prennent des contraceptifs oraux ou qui sont sous hormonothérapie conventionnelle. Bien sûr, la résistance à l’insuline est reliée aux mauvaises habitudes alimentaires, mais la prise d’hormones synthétiques exacerbe souvent ce problème à cause de son impact sur la thyroïde et peut mener à un gain incontrôlable de poids et au diabète Type II.
Quelques solutions naturelles
La nutrition, la gestion du stress et l’exercice sont les fondements de la santé du système endocrinien. De plus, le remplacement hormonal peut souvent s’avérer nécessaire. Dans le cas des hormones de la thyroïde, il est à souhaiter qu’avant de prescrire des médicaments le médecin s’assurera que le problème est réellement dû à une pathologie de la glande thyroïde et écarter la possibilité d’une déficience fonctionnelle. Si les tests sanguins ou salivaires pointent vers une déficience fonctionnelle, il serait très important de s’attaquer à la cause en rétablissant l’équilibre des hormones stéroïdes au moyen d’une hormonothérapie bio-identique administrée par voie transdermique.
De plus, pour une démarche holistique:
Fortifiez vos glandes surrénales. Non seulement cela va-t-il venir en aide à votre glande thyroïde, mais vous retrouverez votre énergie et un sentiment de bien-être. Des glandes surrénales « en forme » sont le pivot de la santé hormonale à la ménopause.
Utilisez des aliments complets concentrés. Les aliments complets concentrés comme le maca, le petit-lait et les jus verts sont facilement assimilables et apportent un complément important à une alimentation bio bien équilibrée. Il faut éviter de consommer du soja non fermenté qui peut, selon des études, entraver l’absorption de l’iode par la thyroïde.
Assurez-vous d’un bon apport en iode, sélénium, zinc, vitamines A, E, C et complexe B. Le sélénium et l’iode sont essentiels au bon fonctionnement de la thyroïde, et une supplémentation adéquate de ces nutriments est particulièrement importante pour les femmes souffrant d’hypothyroïdie.
Si vous avez des problèmes de thyroïde, il serait sage de vous faire suivre par un(e) naturopathe qui sera en mesure de vous conseiller et de vérifier vos niveaux de nutriments essentiels comme l’iode et le sélénium. De plus, si vous utilisez des hormones bio-identiques, il est fortement recommandé d’être guidée par un(e) praticien(ne) de la santé qui a de l’expérience avec ce genre de produit.
Référence et lecture recommandée:
1 Dr George Gillson, M.D. «La thérapie hormonale plus efficace et sécuritaire, c’est possible», publié par RMA Labs. Le laboratoire RMA est le seul au Canada qui effectue le test salivaire des hormones.
2 Dr. John R. Lee, M.D. «Tout savoir sur la préménopause», Éditions Sully. Disponible chez Biosfaire à Montréal (www.biosfaire.com).